Gaza : les discussions pour un accord de trêve sont au « stade final », selon le Qatar

Un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza pourrait être conclu « très bientôt », a affirmé mardi le Qatar, ajoutant que les négociations en cours à Doha étaient « au stade final » et que les « principaux problèmes » bloquant un accord avaient été réglés. La première phase de cette trêve verrait la libération de 33 otages, selon des médias israéliens.

 

À une semaine de l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, les négociations indirectes se sont intensifiées en vue d’une trêve associée à une libération d’otages retenus dans le territoire palestinien.

Le Qatar, principal pays médiateur avec les États-Unis et l’Égypte, a déclaré que les négociations en cours à Doha étaient « au stade final » et que les « principaux problèmes » bloquant un accord avaient été réglés. « Nous espérons que cela mènera à un accord très bientôt », a ajouté un porte-parole de la diplomatie qatarie.

Selon des médias israéliens et des sources proches des négociations, 33 otages seraient libérés dans une première phase du cessez-le-feu.

En échange, environ 1 000 prisonniers palestiniens détenus par Israël seraient libérés, selon des sources proches du Hamas.

Un accord « sur le point d’être conclu »

Le président américain Joe Biden, qui passe la main dans une semaine à Donald Trump, avait déjà affirmé lundi qu’un accord de trêve associé à une libération d’otages était « sur le point d’être conclu », basé sur une proposition américaine présentée il y a plusieurs mois.

« Des progrès significatifs sur les derniers points de blocage » ont été accomplis en vue d’un accord, a déclaré à l’AFP une source proche des négociations.

Pendant ce temps, Israël multiplie les frappes contre le mouvement islamiste palestinien.

Lundi, l’armée israélienne a bombardé la ville de Gaza, dans le nord du territoire, tout au long de la journée, faisant plus de 50 morts selon les secours.

« Des écoles, des maisons et même des rassemblements » ont été visés, a affirmé à l’AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal. L’armée a déclaré enquêter sur ces informations.

« Il n’y a pas de place dans les hôpitaux pour accueillir les blessés », a ajouté Mahmoud Bassal.

L’armée, elle, a annoncé avoir perdu cinq soldats au combat dans le nord du territoire, où elle mène depuis le 6 octobre une offensive terrestre, affirmant vouloir empêcher que des combattants du Hamas ne s’y regroupent.

Après 15 mois de guerre, les négociations visant à libérer les 94 otages toujours retenus à Gaza, dont 34 sont morts selon l’armée, et à conclure un accord de trêve, se sont intensifiées ces derniers jours.

Une seule trêve d’une semaine avait été conclue fin novembre 2023, et avait permis la libération d’une centaine d’otages. Au total, 251 personnes avaient été enlevées lors de l’attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.

« Nous pouvons y parvenir cette semaine »

Lundi, l’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, a rencontré des émissaires de Joe Biden et de Donald Trump ainsi qu’une délégation du Hamas pour discuter d’un accord de trêve.

La Maison Blanche a également indiqué que Joe Biden s’était entretenu avec Cheikh Tamim. « Nous sommes proches d’un accord et nous pouvons y parvenir cette semaine », a déclaré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan. « Je ne fais pas de promesse ou de prédiction, mais c’est à portée de main », a-t-il ajouté.

Un haut responsable palestinien proche du Hamas ainsi que le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, ont eux aussi fait état de progrès. « Israël souhaite réellement libérer les otages et travaille dur pour parvenir à un accord. Les négociations progressent », a déclaré Gideon Saar.

« Le cycle actuel de négociations est le plus sérieux et le plus approfondi et a permis de réaliser des progrès significatifs », a affirmé à l’AFP le responsable palestinien sous couvert d’anonymat. Il a précisé que le projet d’accord était en cours de finalisation afin d’établir les détails du nombre d’otages qui seraient libérés en échange de prisonniers palestiniens incarcérés par Israël. Les discussions incluent aussi la question de l’aide humanitaire à destination de Gaza, a-t-il ajouté.

Bezalel Smotrich opposé à tout accord

Le ministre israélien d’extrême droite Bezalel Smotrich s’est en revanche fermement opposé, lundi, à tout accord qui mettrait fin à la guerre. Il a affirmé qu’il ne soutiendrait pas un « accord de reddition qui inclurait la libération d’hyperterroristes, l’arrêt de la guerre et la perte de ce qui a été acquis au prix de beaucoup de sang versé et de l’abandon d’un grand nombre d’otages ».

Selon les commentateurs israéliens, un accord serait désormais proche, notamment en raison de la décision du Premier ministre Benjamin Netanyahu d’ignorer les pressions de ses ministres d’extrême droite, renforcée début novembre par le ralliement du parti de centre-droit de Gideon Saar.

Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a récemment promis « l’enfer » à la région si les otages n’étaient pas libérés avant son retour au pouvoir.

L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1 210 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Au moins 46 584 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

AFP

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