Le gouvernement grec a annoncé fin décembre la délivrance de 89 290 visas pour les travailleurs étrangers en 2025. La Grèce manque cruellement de main-d’œuvre et compte sur les étrangers pour faire tourner son économie, notamment dans le secteur de l’agriculture et du tourisme.
Pour l’année 2025, la Grèce va délivrer jusqu’à 89 290 visas de travail. Cette mesure a été approuvée en fin d’année par le gouvernement grec afin de couvrir les emplois vacants dans le pays, indique début janvier la presse locale.
Sur ces près de 90 000 visas, 45 670 concernent des emplois saisonniers avec des visas de courte durée (quelques mois), 41 670 des visas longue durée (minimum trois ans) pour les métiers en tension et 2 000 postes visent des emplois pour des travailleurs étrangers hautement qualifiés.
Environ 300 000 emplois non pourvus en Grèce
Dans le détail, 16 000 emplois s’adressent aux travailleurs non qualifiés dans l’agriculture, l’élevage, la sylviculture (domaine forestier) et la pêche. Dans le secteur de la construction, 4 950 emplois visent les ouvriers du bâtiment. Dans l’industrie, 5 000 emplois concernent les secteurs de la fabrication, de l’emballage et du stockage. Plus de 5 000 emplois dépendent des domaines du nettoyage, de la cuisine, de la restauration, du tourisme, des aides domestiques, des employés de bureau…
Et le même nombre concerne aussi les employés de bureau dans des entreprises nationales.
Des accords bilatéraux avec plusieurs pays facilitent la délivrance de visas.
Environ 4 000 postes vacants dans le domaine de l’agriculture ou du tourisme devraient être pourvus par des personnes originaires du Bangladesh, grâce à un partenariat signé entre les deux pays en septembre 2022. Un autre accord avec l’Égypte, en vigueur depuis janvier 2023, permet aussi à ces ressortissants de venir légalement en Grèce, notamment pour travailler dans le domaine de la pêche.
Les métiers en tension ont salué la décision d’accorder ces 90 000 visas cette année mais les patrons rappellent que cela ne représente qu’une goutte d’eau alors que la main-d’œuvre manque cruellement en Grèce. Environ 300 000 emplois, notamment dans le tourisme ou le bâtiment, sont non pourvus dans le pays.
Pour la période 2023/2024, un peu plus de 145 000 visas avaient été ouverts pour les travailleurs étrangers.
« Impulsion pour renforcer l’économie grecque avec la main-d’œuvre nécessaire »
Par ailleurs, obtenir l’autorisation de venir travailler en Grèce est une véritable gageure. Le gouvernement a d’ailleurs assurer qu’il allait présenter au printemps prochain une proposition de loi afin de simplifier et d’accélérer le processus.
« Nous travaillons de manière systématique et méthodique pour la préparation d’un projet de loi global sur l’immigration légale qui viendra résoudre la plupart des problèmes afin de donner l’impulsion pour renforcer immédiatement l’économie grecque avec la main-d’œuvre nécessaire », a déclaré à la presse grecque le ministre de l’Immigration et de l’Asile Nikos Panagiotopoulos.
« Ce que nous avons identifié, c’est qu’à partir du moment où un travailleur étranger, hors UE, souhaite travailler dans notre pays, des dizaines d »arrêts’ sont nécessaires jusqu’à ce que le processus soit terminé, ce qui le rend automatiquement dysfonctionnel et inefficace. Nous travaillons sur une série d’interventions qui changeront cela de la manière la plus rapide et certainement la plus efficace », a-t-il ajouté.
Fin 2023, Athènes avait lancé un nouveau titre de séjour, destiné aux migrants sans papiers installés en Grèce. Il s’adresse aux exilés résidant dans le pays depuis au moins trois ans, et qui peuvent présenter une promesse d’embauche.
Avec ce permis de séjour, l’État grec entend répondre à « la concurrence intense d’autres pays européens, comme l’Italie », selon un communiqué des autorités.
Dans le pays, le marché du travail « est soumis à des tensions accrues en raison de l’exode des migrants vers d’autres États européens », expliquait à l’époque le média grec Ekathimerini. Cela s’explique principalement par le fait que les citoyens de pays tiers peuvent obtenir plus facilement des documents et avoir un meilleur accès au marché du travail ailleurs dans l’Union européenne.
De plus, une part conséquente de la main-d’œuvre est en fait constituée de migrants sans papiers – déboutés du droit d’asile, ou à qui l’on a refusé un permis de séjour – qui vivent pourtant dans le pays depuis de nombreuses années.
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