Après une chute de l’ordre de 4% en 2023, les prix des logements anciens ont baissé de moins de 1% l’an dernier. Loïc Cantin, président de la Fnaim, estime toutefois que le premier semestre 2025 recèle encore un potentiel de baisse des prix de l’immobilier.
Au terme de deux ans et demi de crise immobilière, le gros de la baisse des prix est déjà derrière nous. Après avoir chuté de 4,1% en 2023, par rapport à 2022, le prix moyen des logements anciens en France a diminué de seulement 0,8% en 2024, à 2 930 euros le mètre carré, selon les données présentées par la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), ce mercredi 15 janvier.
Dans le détail, les prix ont fléchi de près de 4% au premier semestre 2024, puis ils ont stagné au cours de la seconde moitié de l’année.
Une évolution calquée sur celle des ventes immobilières, qui ont encore plongé d’environ 10% sur les six premiers mois de l’année 2024 avant de se stabiliser au second semestre, la baisse des taux de crédit ayant redonné du pouvoir d’achat aux prétendants à l’accession à la propriété.
La baisse des prix, à laquelle les vendeurs avaient fini par se résoudre, face à des acquéreurs désolvabilisés par la flambée des taux entre début 2022 et fin 2023, «semble donc enrayée», estime Loïc Cantin, président de la Fnaim. Est-ce à dire que vous avez manqué le coche, vous qui projetez un achat immobilier dans les tout prochains mois ?
Non, «la baisse des prix va tout de même continuer au premier semestre 2025», pronostique Loïc Cantin.
Mais elle sera «légère, de l’ordre de 1%», prévient le patron de la Fnaim, en soulignant qu’il s’agit là d’une moyenne recouvrant des évolutions différentes au sein de cette «mosaïque de marchés immobiliers» qu’est la France.
Une hausse des prix au second semestre 2025
Certaines grandes villes, qui avaient vu leurs prix bondir entre 2016 et 2022, quand les taux de crédit très bas encourageaient les Français à acheter, n’en ont sans doute pas fini avec la baisse amorcée depuis le début de la crise mi-2022. C’est le cas de Nantes, où les prix ont encore plongé de 5,4% en 2024, portant leur chute à 14,2% sur les deux dernières années.
Ou encore de Lyon, dont les prix ont à nouveau décroché de 4,7% l’an dernier, et de 13,5% en deux ans.
A l’opposé, Loïc Cantin «ne voit pas de raison» à ce que les prix baissent maintenant dans des endroits où ils ont jusqu’à présent résisté. Comme les communes rurales, où le prix moyen du mètre carré a crû de 0,8% l’an dernier, par rapport à 2023. Idem pour Toulon et Nice, qui devraient poursuivre sur leur lancée de 2024, quand leurs prix ont respectivement progressé de 7,1% et de 1,2%.
Cette augmentation des prix devrait se généraliser au second semestre 2025, à la faveur de la reprise des ventes immobilières.
Avec des taux de crédit susceptibles de tomber à 3% dans les prochains mois, la Fnaim table sur 825 000 transactions immobilières cette année, soit un rebond de 6% par rapport à une année 2024 qui a vu le marché fondre de 11%. Revers de la médaille pour les acquéreurs potentiels, les prix de l’immobilier ancien devraient augmenter de 1% en moyenne, en France, entre juin et décembre prochains.
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