Selon une première estimation rendue publique mercredi par le ministre du Tourisme, l’Espagne a enregistré un nouveau record d’affluence touristique en 2024 avec 94 millions de visiteurs étrangers reçus, soit une hausse de 10 % par rapport à 2023.
La deuxième destination touristique mondiale consolide sa place. Environ 94 millions de touristes étrangers ont visité l’Espagne l’an dernier, contre 85,1 millions en 2023, année du précédent record, selon une première estimation annoncée mercredi 15 janvier par le ministre espagnol du Tourisme.
Cela « représente une croissance de 10 % par rapport à 2023 », a déclaré Jordi Hereu lors d’une conférence de presse.
Le pays « continue donc de battre des records en matière d’accueil du tourisme international » et confirme son rôle « de premier plan » dans le secteur touristique, s’est félicité le ministre, insistant sur les importantes retombées économiques pour l’Espagne.
Le pays, deuxième destination touristique derrière la France, qui a reçu 98 millions de visiteurs en 2023 selon l’agence publique Atout France, a ainsi engrangé 126 milliards d’euros de recettes grâce aux visiteurs étrangers, contre 108 milliards il y a un an.
Revers de la médaille : le surtourisme
Dans son dernier rapport, publié début décembre, l’association de professionnels Mesa del Turismo avait parié sur l’accueil de 95 millions de visiteurs en 2024, pour un niveau de dépense de 200 milliards d’euros en intégrant celles des touristes nationaux.
Cette fréquentation record est une bonne nouvelle pour l’économie espagnole, qui devrait enregistrer une croissance de 3,1 % en 2024 selon la Banque d’Espagne – soit un niveau nettement supérieur à celui de la zone euro, où la croissance devrait plafonner à 0,8 % selon la Banque centrale européenne.
Mais elle suscite de fortes crispations au sein de la population, qui dénonce ses effets négatifs, notamment sur le logement – la prolifération des appartements touristiques étant accusée de faire flamber les loyers en réduisant le nombre de logements disponibles pour les habitants.
Cette situation a poussé le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez à annoncer lundi une nouvelle batterie de mesures, dont une hausse de la fiscalité sur les locations touristiques et une forte progression de la taxe sur les logements achetés par les citoyens non européens ne résidant pas en Espagne, qui pourrait atteindre 100 % de la valeur du bien.
AFP