La frontière avec le Venezuela, le sud amazonien et une zone du nord du pays subissent l’offensive d’organisations qui se disputent le contrôle du territoire et les routes du narcotrafic.
Le président colombien, Gustavo Petro, a déclaré, lundi 20 janvier, l’état d’urgence en réponse aux affrontements entre guérillas en différents points du pays qui ont fait plus de 100 morts en moins d’une semaine. « L’état d’urgence interne et l’état d’urgence économique ont été déclarés », a-t-il précisé sur X.
La frontière avec le Venezuela, le sud amazonien et une zone du nord de la Colombie subissent l’offensive d’organisations qui se disputent le contrôle du territoire et les routes du narcotrafic dans le pays, premier producteur mondial de cocaïne.
Depuis jeudi, une attaque sanglante de la guérilla de l’ELN (Armée de libération nationale, guévariste) contre des dissidents rivaux de la défunte guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) et la population civile dans la région du Catatumbo, à la frontière avec le Venezuela, a fait quelque 20 000 déplacés, selon l’armée.
Au moins 100 morts et 20 000 déplacés
Ces violences mettent à mal la politique menée par le gouvernement de Gustavo Petro, premier président colombien de gauche et ex-guérillero, qui s’est engagé à son arrivée au pouvoir en 2022 à sortir par le dialogue du conflit armé. Cependant, il n’est pour l’heure pas parvenu à des accords concrets avec les guérillas, les narcotrafiquants, ni les groupes paramilitaires d’extrême droite.
Gustavo Petro a décidé vendredi de suspendre les négociations engagées avec l’ELN, qu’il a accusée de perpétrer des « crimes de guerre ».
Lundi, il a jugé, sur le réseau social X, que ce groupe armé avait « emprunté le chemin de Pablo Escobar », en référence au célèbre narcotrafiquant colombien mort en 1993. L’ELN « a choisi le chemin de la guerre et il aura la guerre », a-t-il affirmé.
Le chef d’Etat a désormais donné le feu vert au gouvernement pour prendre des mesures extraordinaires, débloquer des ressources financières ou restreindre la mobilité. L’état d’urgence intérieur, autorisé par la Constitution, peut être appliqué pendant une « période maximale de quatre-vingt-dix jours, et prorogé jusqu’à deux périodes égales, dont la seconde requiert un avis préalable et favorable » du Parlement, selon la Constitution.
franceinfo