Ces médicaments qui peuvent influer sur le risque de démence, selon une étude

Mardi 21 janvier, plusieurs scientifiques ont publié une étude pour déterminer si certains médicaments courants, tels que l’ibuprofène, peuvent prévenir les risques de démence ou au contraire les augmentent. Voici leurs conclusions.

Mardi 21 janvier, une nouvelle étude menée par des chercheurs des universités de Cambridge et d’Exeter, portant sur des données de santé de plus de 130 millions de personnes, a été publiée. Elle a identifié plusieurs médicaments déjà autorisés et utilisés qui pourraient potentiellement être réutilisés pour traiter la démence (source 1).

Que dit l’étude ?
Dans cette étude, les scientifiques ont examiné 14 études utilisant de vastes ensembles de données cliniques et des dossiers médicaux, représentant 130 millions d’individus dont 1 million sont atteints de démence. Bien qu’ils aient constaté un manque de cohérence entre les études, plusieurs classes de médicaments pouvant avoir un impact sur la réduction des risques de démence ont été identifiées.

Ainsi, la corticostéroïde prednisone, l’antibiotique amoxicilline, ainsi que les vaccins, notamment contre la tuberculose, l’hépatite A et la diphtérie, étaient associés à un risque réduit de développer une démence. C’est le cas aussi des médicaments anti-inflammatoires, tels que l’ibuprofène. En effet l’inflammation est de plus en plus mise en avant comme facteur de risque dans le développement d’une démence. Certains gènes qui augmentent le risque de démence font partie des voies inflammatoires.

Des preuves contradictoires
Dans l’étude réalisée par les universités de Cambridge et d’Exeter, les scientifiques ont découvert des preuves contradictoires concernant plusieurs catégories de médicaments. Parmi eux, on compte des médicaments contre l’hypertension, des antidépresseurs et, à moindre mesure, des médicaments contre le diabète, qui sont soit associés à un risque accru de démence, soit à un risque réduit.

Dans ce contexte, le Dr Illianna Lourida, qui a participé à l’étude, a déclaré : « Parce qu’un médicament particulier est associé à un risque de démence, cela ne signifie pas nécessairement qu’il cause ou même aide à développer cette maladie. » Elle ajoute qu’il est véridique que le diabète augmente le risque de démence et que toute personne prenant des médicaments pour gérer son taux de glucose court naturellement un risque plus élevé de démence.

Cependant, elle rappelle que les médicaments ne vont pas forcément augmenter les risques de démence. À terme, les experts avertissent que davantage de travail est nécessaire avant que les médicaments puissent être utilisés pour aider à traiter la maladie.

Quel est le constat en France ?
En France, ce sont 900 000 personnes qui sont atteintes de la maladie d’Alzheimer, et les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes, d’après l’Institut Pasteur. Il rappelle qu’il n’existe aucun traitement curatif contre la maladie d’Alzheimer, ce qui constitue un fardeau sanitaire et sociétal important pour tous les pays dont la population vieillit.

Cependant, il existe quatre médicaments disponibles sur le marché : le donépézil, la rivastigmine, la galantamine et la mémantine.

Si ces molécules ne guérissent pas le patient, elles permettent de ralentir l’évolution de la maladie ou, au mieux, d’améliorer certains troubles du comportement liés à la maladie d’Alzheimer. Chez certains patients, des améliorations ont été constatées au niveau de la réflexion, de la mémoire, de la communication ou encore des activités quotidiennes (source 2).

santemagazine

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