Lors du 55ème Forum économique mondial de Davos se tient en Suisse du 20 au 24 janvier 2025, le président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a annoncé, mercredi 22 janvier 2025, un projet ambitieux de création de la plus grande réserve forestière tropicale protégée au monde, surnommée le « Couloir vert Kivu-Kinshasa », également connu sous le nom de la Réserve du fleuve Congo.
Ce projet, qui a pour objectif de protéger les vastes forêts primaires tropicales du pays, représente un tournant majeur dans la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité et le développement économique en RDC.
Cette initiative pourrait avoir des répercussions profondes non seulement pour la RDC, mais pour la planète entière, en raison de l’importance stratégique du Bassin du Congo, qui est l’un des poumons verts du monde, après l’Amazonie. L’annonce a été faite le 22 janvier 2025, à l’occasion de la rencontre annuelle des leaders politiques et économiques mondiaux en Suisse, et s’inscrit dans un contexte où la RDC cherche à renforcer son engagement en faveur de l’environnement tout en stimulant l’économie.
Une réserve forestière de 2 400 km pour la préservation de la biodiversité
Le Couloir vert Kivu-Kinshasa s’étendra sur plus de 2 400 kilomètres, reliant le Parc national des Virunga dans l’est de la RDC aux forêts de l’Ituri, jusqu’au fleuve Congo entre Kisangani et Kinshasa. Le projet vise à protéger les forêts primaires tropicales parmi les plus intactes de la planète, ainsi que la biodiversité unique qui y réside.
Cela inclut la faune endémique du Bassin du Congo, comme les gorilles de montagne, l’Okapi (un antilope rare), et une multitude d’autres espèces végétales et animales qui sont essentielles pour l’équilibre écologique de la région.
Le président Tshisekedi a précisé que cette réserve communautaire serait un outil clé pour lutter contre la déforestation et pour soutenir la transition écologique du pays. Le projet aura également des bénéfices sociaux et économiques considérables pour la population congolaise.
Un impact direct sur 31 millions de personnes et la création de centaines de milliers d’emplois
L’un des objectifs du projet est d’améliorer directement la vie de plus de 31 millions de personnes vivant dans les régions environnantes. Il prévoit également de protéger près de 108 000 km² de forêts vierges, tout en créant plus de 500 000 emplois. Parmi ces emplois, 20 000 seront spécifiquement destinés aux jeunes, ainsi qu’aux femmes et hommes démobilisés des groupes armés, offrant ainsi une alternative économique durable à ceux qui ont souffert des conflits.
Tshisekedi a insisté sur le fait que la création de ces emplois permettra non seulement de lutter contre la pauvreté, mais aussi de renforcer la stabilité sociale et économique du pays. L’initiative vise à garantir une transition vers une économie verte et à permettre à la RDC de jouer un rôle de leader dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale.
La préservation du Bassin du Congo : un enjeu mondial
Le projet vise également à sauvegarder l’avenir du Bassin du Congo, qui couvre environ 550 000 km² dont 285 000 km² de forêt primaire et 60 000 km² de tourbières intactes. Le président Tshisekedi a souligné que la déforestation dans cette région met en danger non seulement l’écosystème local mais aussi la planète entière.
En effet, le Bassin du Congo joue un rôle clé dans la régulation du climat mondial, et sa préservation est cruciale pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat.
« La déforestation du Bassin du Congo met en danger l’humanité tout entière », a averti Tshisekedi. Il a ajouté que la préservation de ce bassin garantit non seulement la mise en œuvre des engagements climatiques mondiaux, mais aussi l’opportunité de bâtir un avenir plus unifié, stable et prospère pour le peuple congolais.
Réactions et soutiens internationaux
L’annonce a été saluée par des figures internationales, dont John Kerry, ancien secrétaire d’État américain, qui a qualifié le projet de « initiative essentielle pour préserver le Bassin du Congo et permettre aux Congolais de contribuer activement à la lutte contre la crise climatique mondiale ».
La RDC abrite environ 60% du Bassin du Congo, et cette initiative pourrait devenir un modèle de coopération internationale pour la protection de l’environnement, le développement durable et la réduction de la pauvreté.
VivAfrik