La valorisation du premier opérateur de pipelines aux Etats-Unis s’est envolée depuis douze mois

FILE PHOTO: A maze of crude oil pipe and equipment is seen with the American and Texas flags flying in the background during a tour by the Department of Energy at the Strategic Petroleum Reserve in Freeport, Texas, U.S. June 9, 2016. REUTERS/Richard Carson

Au niveau des opérations, pourtant, pas grand-chose n’a changé tant en matière de volumes qui transitent par ses tuyaux que de capacités de stockage contractualisées. Au niveau financier, le profit pré-taxes progresse de 6%, le cash distribuable aux actionnaires de 4%, et le dividende de 2% entre 2024 et 2023.

La valorisation du premier opérateur de pipelines aux Etats-Unis s’est envolée depuis douze mois
Ces métriques sont toutes partiellement ajustables à la discrétion du management. Au niveau des flux de trésorerie, c’est-à-dire à travers un prisme plus brut et prosaïque, les choses sont moins satisfaisantes : le cash-flow d’exploitation passe de $6.5 à $5.6 milliards, tandis que les investissements progressent de $2.3 à $2.6 milliards ; en conséquence, le cash-flow libre diminue d’un quart et d’au moins $1 milliard.

La couverture du dividende de $2.5 milliards reste correctement assurée, mais de manière bien moins confortable que l’an passé.

La dette nette, de son côté, demeure elle parfaitement inchangée. Toutes choses égales par ailleurs, à presque $32 milliards, elle représente tout de même la bagatelle de onze années de cash-flows libres.

Le marché a cependant réservé une grande année 2024 à Kinder Morgan, puisque sa capitalisation boursière a très précisément doublé en douze mois.

Cette envolée est sans doute dû à un optimisme inédit autour du secteur du gaz naturel, notamment pour son rôle dans l’électrification des data centers — cerveaux névralgiques de l’intelligence artificielle — et par rapport à l’ouverture de nouveaux terminaux LNG.

C’est désormais un véritable scénario de croissance que le marché assigne à la valorisation de Kinder Morgan. Au cours du moment, le rendement sur dividende atteint ainsi 3.74%, alors que les obligations à dix ans du Trésor américain paient 4.64% et l’obligataire noté AAA 5.4% en moyenne.

Les pipelines sont certes considérés comme des actifs sûrs, mais la prime de risque a ici entièrement disparue ; elle est même étrangement négative, ce qui ne peut manquer d’interroger sur les appétits spéculatifs des investisseurs. Voir à ce sujet ABC de l’analyse financière : Le coût du capital.

Zonebourse confesse ne pas être à l’aise avec ces niveaux de valorisation, même avec un dividende encore attendu en croissance de 2% sur 2025.

S’il fallait l’être — à l’aise — nous l’aurions davantage été en début d’année dernière, quoique déjà avec certaines réserves. Voir à ce sujet Kinder Morgan, Inc. : Premier opérateur américain de pipelines.

Malgré la nature hautement stratégique de ses actifs, les retours sur investissements obtenus par Kinder Morgan au long de sa stratégie de croissance externe se sont révélés plutôt décevants.

A sa décharge, le groupe n’en est pas moins devenu incontournable, puisque 40% de la production américaine de gaz naturel transite à travers ses pipelines et terminaux, tandis qu’au moins 15% est hébergée dans ses diverses terminaux de stockage.

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