Les futurs diplômés, davantage à l’aise avec l’incertitude et les carrières non linéaires : voici les enseignements de l’étude « Début de carrière : Ce que veulent les futurs diplômés en 2025 » publiée en avant première sur notre site.
Le Parisien Etudiant publie en avant-première les résultats de l’étude « Début de carrière : Ce que veulent les futurs diplômés en 2025 », réalisée par le Gen Z Lab de JobTeaser, en collaboration avec l’EDHEC NewGen Talent Centre.
La GenZ, qui entre actuellement sur le marché du travail, est-elle vraiment différente de ses aînées ?
Dans le cadre d’une étude, la plateforme de recrutement JobTeaser a donné la parole à 6000 étudiants ou jeunes diplômés, de niveau bac+4 ou bac+5, à l’université, dans les écoles d’ingénieurs et dans les écoles de management. Objectif : mieux comprendre le regard que portent les jeunes sur les entreprises et à leurs attentes envers leurs employeurs.
« Davantage à l’aise avec l’incertitude »
« L’enseignement principal, c’est peut-être que la génération actuelle se projette beaucoup moins que les générations précédentes, prévient Adrien Ledoux co-fondateur de JobTeaser. Quand on les interroge sur la durée moyenne idéale de leur premier poste, ils répondent environ 18 mois ». Et 40% d’entre eux n’envisagent d’ailleurs pas un CDI à la sortie de formation.
« Ils sont davantage à l’aise avec une forme d’incertitude – à la fois subie avec les métiers qui changent – et n’ont pas envie de s’engager trop longtemps, afin de conserver une forte flexibilité ».
Résultat : ils se projettent dans des carrières qui ne seront pas forcément linéaires, avec la perspective de continuer à se former tout au long de leur parcours professionnel.
Etude « Début de carrière · Ce que veulent les futurs diplômés en 2025 »
« Ils envisagent leur début de carrière comme une succession d’expériences visant à développer leurs compétences et leur employabilité. Ils se projettent volontiers dans des missions courtes de type VIE (volontariat international en entreprise), Graduate programme et CDD et sont prêts à s’engager plus durablement si leurs employeurs leur offrent des opportunités d’évolution », explique Manuelle MALOT, directrice de l’EDHEC NewGen Talent Centre.
Un postulat particulièrement présent parmi les étudiants en école de management.
« Chez ces derniers, on note qu’un sur quatre envisage de poursuivre un VIE ou un Graduate Program en sortie d’études, précise Michaël Giaj, Insight Manager chez JobTeaser. On constate également qu’ils savent que l’obtention d’un master ne signifie pas la fin de leur formation, avec des métiers qui, aujourd’hui, évoluent constamment.
Aussi, ils sont très nombreux à se projeter sur un métier, un secteur d’activité ou une région différente dans les années qui suivent leur premier poste ». La réorientation, qu’elle soit subie ou choisie, est donc déjà dans leurs esprits.
Réinventer les processus de recrutement
Autre apprentissage de l’étude : contrairement aux idées reçues, la nouvelle génération est attachée au travail. 94% des jeunes talents interrogés dans l’étude estiment même que « le travail est un facteur d’épanouissement personnel » et 83% d’entre eux ont une perception très positive ou plutôt positive de l’entreprise. Même s’ils la décrivent comme « stressante, compliquée et verticale ».
Etude « Début de carrière · Ce que veulent les futurs diplômés en 2025 »
« On est loin du cliché de la GenZ qui ne veut pas travailler, poursuit Adrien Ledoux. En revanche, ils veulent travailler différemment, en comprenant le sens de ce qu’ils font, et l’impact qu’ils auront. Autre élément important : ils attendent une communication directe et transparente de la part de leur hiérarchie ».
Ce type d’études permet aux recruteurs d’ajuster leurs processus et leurs attentes, en disposant de clés pour mieux cerner une génération.
Ces dernières années, avec un marché du travail plus favorable aux candidats qu’aux recruteurs, ces derniers ont été obligés de revoir leur processus de recrutement, notamment en l’accélérant, pour signer un contrat avant la concurrence. « Ils ont eu besoin de se réinventer sur l’expérience candidat », explique Adrien Ledoux. En mettant également en avant les différents engagements leurs entreprises, que ce soit vis-à-vis de leurs salariés, de la société ou de la planète.
Le salaire et le cadre de travail, principaux critères
Mais si la quête de sens reste un critère très important pour la génération qui entre sur le marché du travail, « il ne faut pas tomber dans la simplification », avertit Adrien Ledoux. « C’est un marqueur fort, mais pas déterminant et davantage présent chez les ingénieurs. »
La question du cadre de travail – avec un environnement bienveillant et une bonne relation avec l’équipe – arrive en haut des priorités des étudiants, suivie de près par l’équilibre vie personnelle / vie professionnelle, la rémunération et le sens du travail.
Une fois en poste, « la rémunération est clé pour retenir les diplômés », précise cependant l’étude.
A noter que selon le parcours et le profil des étudiants, de grandes tendances se distinguent : les étudiants en école de management visent davantage une progression hiérarchique rapide, notamment au sein de grands groupes, là où les profils universitaires se tournent davantage vers les PME et n’hésitent pas à choisir des postes très spécialisés, quitte à changer rapidement.
Les ingénieurs, eux, qui bénéficient d’un marché du travail qui leur est spécialement favorable, recherchent des postes plus stables, mais sont tout particulièrement attachés au contenu de la mission, qui doit les passionner.
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