Malawi: Le pays annonce le retrait de ses troupes de l’est de la RDC

Le Malawi annonce le retrait de ses troupes de la République Démocratique du Congo. Mercredi soir, le président Lazarus Chakwera a ordonné aux forces de défense malawiennes de préparer leur départ, en s’appuyant sur un cessez-le-feu décrété par le groupe armé M23 le mardi 4 février, mais depuis rompu.

Ces troupes faisaient partie de la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), déployée en 2023 pour soutenir le gouvernement congolais face aux troubles dans l’est du pays. Selon la présidence malawienne, cette décision a été prise de bonne foi.

Cependant, certains experts estiment que le Malawi aurait dû attendre la réunion de la SADC et de la Communauté de l’Afrique de l’Est avant d’annoncer son retrait.

Un chercheur souligne que c’était au bloc régional de décider de la composition de sa force en RDC, et non au Malawi de prendre une décision unilatérale. Avec le départ des troupes malawiennes, l’effectif de la mission régionale chute à 4 000 soldats, contre 5 000 initialement prévus.

Pourtant, selon le ministre de l’Information malawite, Moses Kunkuyu, le président congolais Félix Tshisekedi et la SADC ont bien été informés. Pour Lilongwe, ce retrait vise à « respecter la déclaration de cessez-le-feu » du M23, malgré la poursuite des combats.

Mais plusieurs questions restent en suspens : comment sécuriser le retrait des troupes encore présentes dans des zones à risque ? Quel sera le sort du matériel militaire lourd : évacuation, abandon ou transfert à l’armée congolaise ?

Bien que cette décision soit bien accueillie au Malawi après la mort de trois soldats le 25 janvier, elle pourrait fragiliser l’engagement régional dans la stabilisation de l’est congolais. Le sommet conjoint de la SADC et de la Communauté de l’Afrique de l’Est, qui débute ce vendredi 7 février en Tanzanie, devrait clarifier les modalités de ce retrait.

La SADC fonctionne comme une institution supra-nationale, et là, il semble que l’un de ses membres ait dévié de la ligne commune. Il risque donc d’être perçu comme un paria, un fils prodigue qui s’éloigne des règles établies.

Cette annonce pourrait aussi raviver des tensions avec les deux autres pays qui ont envoyé des troupes en RDC.

Eugenio Njoloma (université de Mzuzu): «Cette décision a de lourdes implications pour le Malawi au sein du bloc régional»

RFI.

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