Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé samedi l’envoi de négociateurs à Doha pour discuter de la suite de la fragile trêve dans la bande de Gaza. Lors du cinquième échange prévu par l’accord de cessez-le-feu, trois otages israéliens ont été libérés contre 183 Palestiniens détenus par Israël.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé, samedi 8 février, l’envoi de négociateurs au Qatar pour discuter de la suite du fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza, après la libération de trois otages très éprouvés physiquement, contre 183 détenus palestiniens.
Benjamin Netanyahu a une nouvelle fois promis « d’éliminer » le Hamas et de ramener en Israël les otages toujours retenus à Gaza, après la libération des trois hommes lors d’une mise en scène orchestrée par des combattants du mouvement islamiste palestinien armés et cagoulés.
L’un de ces ex-otages, Ohad Ben Ami, un Israélo-Allemand de 56 ans, se trouve en état de « détresse nutritionnelle », a annoncé samedi soir l’hôpital Ichilov de Tel-Aviv, où il a été admis.
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Le Hamas a dénoncé ce qu’il a qualifié de « meurtre à petit feu » des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, après l’hospitalisation de sept d’entre eux qui venaient d’être libérés.
Israël a de son côté condamné un « spectacle cruel » après la libération des otages, remis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, après avoir été contraints de saluer la foule depuis une estrade.
Benjamin Netanyahu a dénoncé des « images choquantes » qui « ne resteront pas sans réponse ».
Le cessez-le feu « en danger »
Le CICR a appelé à ce que les prochains échanges se déroulent de façon « digne et privée » et s’est dit « de plus en plus inquiet des conditions dans lesquelles se déroulent » ces opérations.

« Nous éliminerons le Hamas et ramènerons nos otages. C’est l’ordre. Et c’est ce que nous ferons », a déclaré samedi soir le Premier ministre dans une vidéo diffusée par son bureau, réitérant les deux principaux buts affichés de la guerre déclenchée par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Or, Eli and Ohad returned home today. Sara and I embrace them, and their dear families.
We have again seen the monsters of Hamas. These are the same monsters who slaughtered our citizens and abused our hostages. I say to them again: They will pay the price. pic.twitter.com/0F97EYbIr3
— Prime Minister of Israel (@IsraeliPM) February 8, 2025
Un responsable politique du Hamas a de son côté affirmé à l’AFP qu’Israël mettait « en danger » le cessez-le-feu et que celui-ci « pourrait s’effondrer ».

En échange des trois otages, Israël a annoncé samedi avoir relâché 183 détenus palestiniens partis vers Jérusalem-Est, la Cisjordanie occupée et la bande de Gaza.
À Ramallah, en Cisjordanie, comme à Khan Younès, dans le sud de Gaza, les prisonniers libérés ont été accueillis par une foule en liesse.
« Ils doivent être libérés (tous) maintenant ! »
À Tel-Aviv, des centaines de personnes ont exulté en suivant sur un écran géant les libérations des otages.
« C’est très dur. Il n’a pas l’air bien, mais je suis sûr qu’il va recevoir le traitement nécessaire et va devenir plus fort », a déclaré Yochi Sardinayof, un cousin d’Eli Sharabi. « Regardez dans quel état ils sont ! Cela ne peut pas continuer. Ils doivent être libérés (tous) maintenant ! »
Depuis le début de la trêve, 16 otages israéliens ont été libérés, auxquels s’ajoutent cinq Thaïlandais (hors accord), en échange de 765 prisonniers palestiniens.
La première phase de l’accord prévoit la remise à Israël de 33 otages, dont huit au moins sont décédés, contre 1 900 Palestiniens.
La deuxième phase est censée aboutir à la libération de tous les otages et à la fin définitive de la guerre, avant une étape finale dédiée à la reconstruction de Gaza.
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Donald Trump a affirmé vendredi qu’il n’était « absolument pas pressé » pour mettre en oeuvre son projet. Son chef de la diplomatie, Marco Rubio, est attendu la semaine prochaine au Moyen-Orient.
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L’offensive israélienne menée en représailles sur la bande de Gaza a fait au moins 48 181 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
AFP