Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s’est félicité dimanche du plan de Donald Trump consistant à prendre le contrôle de la bande de Gaza et à déplacer les Palestiniens, quelques jours après sa rencontre avec le président américain à Washington.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a qualifié dimanche 9 février de « révolutionnaire » la proposition du président américain Donald Trump prévoyant un contrôle américain de la bande de Gaza et le déplacement des Palestiniens, affichant un ton triomphal devant son cabinet après son retour de Washington.
À Washington, Netanyahu et Trump, alliés de longue date, se sont rencontrés cette semaine pour discuter de l’après-guerre.
« Le président Trump est venu avec une vision complètement différente et bien meilleure pour Israël – une approche révolutionnaire et créative », a déclaré le Premier ministre dimanche.
Il a assuré que Donald Trump était « très déterminé à la mettre en oeuvre » et que leurs entretiens avaient débouché sur « des résultats extraordinaires ».
Benjamin Netanyahu avait annoncé avant ces déclarations l’envoi de négociateurs au Qatar, le principal pays médiateur, pour discuter de la suite de la trêve.
Un responsable politique du Hamas, Bassem Naïm, avait de son côté affirmé samedi à l’AFP qu’Israël mettait « en danger » le cessez-le-feu et que celui-ci « pourrait s’effondrer ».
Tandis que certains pays arabes, hostiles à tout déplacement forcé des Gazaouis, tentent de se coordonner pour apporter une réponse commune au plan américain, Benjamin Netanyahu a semblé suggérer jeudi dans une interview qu’un Etat palestinien pourrait être établi sur le territoire saoudien, suscitant la colère de Ryad.
Les troupes israéliennes quittent le couloir de Netzarim
Pendant ce temps à Gaza, Israël a achevé dimanche son retrait du couloir de Netzarim, qui coupe le territoire d’est en ouest, entraînant d’immenses files de Palestiniens rentrant chez eux au nord comme au sud, à bord de véhicules surchargés de bagages.
« Les forces israéliennes ont démantelé leurs positions et postes militaires (…) du couloir de Netzarim » permettant aux véhicules de circuler librement, a déclaré à l’AFP un responsable du ministère de l’Intérieur dirigé par le Hamas.
Ce couloir, établi en décembre 2023, avait été rouvert fin janvier et avait déjà permis à des centaines de milliers de déplacés de regagner le nord du territoire.
Dans un quartier de Gaza-ville (nord), Mahmoud al-Sarhi, a découvert sa maison détruite. Mais malgré le retrait des troupes israéliennes, cet homme de 44 ans ne se sent pas en sécurité. « La zone est impropre à une vie normale.
C’est très dangereux », dit-il à l’AFP.

Cette réouverture intervient au lendemain d’un cinquième échange d’otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Selon un haut responsable du Hamas, Israël devait se retirer du couloir de Netzarim après le cinquième échange, selon les termes de la première phase de six semaines de l’accord de trêve.
Soixante-treize otages sont toujours retenus à Gaza, dont au moins 34 sont mortes, selon l’armée israélienne. Benjamin Netanyahu, a dénoncé des « images choquantes », promettant une nouvelle fois « d’éliminer » le Hamas et de ramener les otages toujours retenus à Gaza.
« La libération des otages ne peut être retardée », a déclaré la famille d’Alon Ohel, 23 ans, un des otages toujours retenu à Gaza, après avoir reçu « un premier signe de vie » de lui par les ex-captifs récemment libérés.
Le Hamas a pour sa part dénoncé ce qu’il a qualifié de « meurtre à petit feu » des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, après l’hospitalisation de sept d’entre eux.
Trois Palestiniens abattus à Gaza-ville
Toujours ce dimanche, la Défense civile a rapporté que les forces israéliennes avaient abattu trois civils dimanche à Gaza-ville, l’armée disant avoir tiré des « coups de semonce » sur des Palestiniens qui s’étaient approchés de ses troupes.
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La deuxième phase du cessez-le-feu est censée aboutir à la libération de tous les otages et à la fin définitive de la guerre, avant une étape finale dédiée à la reconstruction de Gaza.
Depuis le début de la trêve, 16 otages israéliens ont été libérés, auxquels se sont ajouté cinq Thaïlandais (hors accord), en échange de 765 prisonniers palestiniens.
Le chef de la diplomatie égyptienne Badr Abdelatty est parti dimanche pour Washington, alors que le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, est attendu la semaine prochaine au Moyen-Orient.
AFP