Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un financement de plus de 31 millions de dollars via son Guichet d’action climatique (CAW) pour soutenir des initiatives de renforcement de la résilience climatique en Sierra Leone, au Soudan du Sud, à Djibouti et à Madagascar.
Ces projets visent à aider ces pays vulnérables à faire face aux défis liés au changement climatique, en se concentrant sur l’adaptation et la durabilité.
Le Guichet d’action climatique du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque, est un mécanisme clé pour mobiliser des financements en faveur des pays africains les plus vulnérables. L’objectif est d’atteindre un financement de 4 milliards de dollars d’ici la fin de 2025. Cette initiative permet de fournir un accès rapide et cohérent à des financements climatiques, tout en soutenant le cofinancement de projets et en donnant la priorité aux pays les plus fragiles, touchés par des conflits ou des crises environnementales.
Le financement récemment approuvé, en novembre et décembre 2024, soutiendra plusieurs projets innovants en réponse au premier appel à propositions de projets du Guichet d’action climatique.
Un total de 41 projets d’adaptation au changement climatique, d’une valeur de 321,75 millions de dollars, ont été sélectionnés lors de la première vague de financement. Ces projets se concentrent sur la lutte contre le changement climatique, le renforcement des moyens de subsistance des communautés vulnérables, notamment des femmes et des jeunes, et l’amélioration des systèmes d’information climatique.
Projets financés pour renforcer la résilience climatique
Les projets financés bénéficieront également d’un cofinancement climatique de 28,13 millions de dollars, provenant d’organismes tels que le Fonds vert pour le climat.
En Sierra Leone, le projet WASH (Water, Sanitation, and Hygiene) et de rénovation de l’environnement aquatique de Freetown reçoit un financement de 5 millions de dollars.
Ce projet vise à améliorer l’accès à des services durables d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène, tout en introduisant des réseaux d’observation hydrométéorologique modernisés et des systèmes d’alerte précoce pour environ 700 000 personnes. Une autre composante clé est la création d’une carte interactive des inondations pour la péninsule de Freetown, afin de mieux gérer les risques liés aux catastrophes naturelles.
Quant au Soudan du Sud, le projet de transformation des systèmes agroalimentaires résilients au climat reçoit 9,4 millions de dollars pour développer des technologies d’adaptation au changement climatique, améliorer la productivité agricole et renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Le projet comprend également la réhabilitation de 1 200 hectares de terres et d’infrastructures rurales, ainsi que la formation d’environ 8 000 personnes. Il est prévu que le projet réduise environ 720 000 tonnes d’émissions de CO2 et crée 180 000 emplois directs, avec un focus particulier sur les femmes et les jeunes. De plus, 90 000 agriculteurs seront formés aux pratiques agricoles climato-intelligentes.
A Djibouti, le projet d’entrepreneuriat des jeunes pour l’adaptation au changement climatique bénéficie de 7,5 millions de dollars pour renforcer la résilience des systèmes agricoles, en particulier dans les secteurs de l’horticulture et du pastoralisme. Ce projet permettra d’augmenter le taux d’autosuffisance de certaines cultures maraîchères de 10 % à 30 %. Il prévoit également la création d’environ 3 500 emplois permanents, dont une grande proportion pour les jeunes et les femmes, ainsi que la création de 200 nouvelles micros, Petites et moyennes entreprises (PME).
Et à Madagascar, le projet de résilience climatique par la préservation de la biodiversité des parcs nationaux reçoit 9,4 millions de dollars pour protéger la biodiversité et restaurer les parcs nationaux de Lokobe, Nozy Hara et Andringitra.
Le projet restaurera 100 % des zones protégées, séquestrant ainsi 10 millions de tonnes de CO2, et créera 1 500 emplois verts, dont 500 réservés aux femmes. Il boostera également la production agricole dans les communautés locales, en augmentant la production de riz de 24 000 tonnes et la production de céréales et autres cultures de 14 000 tonnes. En outre, 24 000 agriculteurs bénéficieront d’une formation en irrigation, et 12 groupes d’agriculteurs dirigés par des femmes recevront des kits agricoles.
Des projets transformatifs pour un avenir plus résilient
Kevin Kariuki, vice-président chargé de l’électricité, de l’énergie, du changement climatique et de la croissance verte à la Banque africaine de développement, a déclaré que « le Guichet d’action climatique catalyse des solutions transformatrices dans les régions d’Afrique les plus vulnérables au changement climatique. Ces projets ne se contentent pas d’adapter les communautés aux impacts climatiques, ils constituent des moteurs de prospérité et des opportunités d’emploi pour les jeunes et les femmes.
Grâce à ces investissements, nous renforçons la résilience des communautés et accélérons une croissance économique inclusive. »
Anthony Nyong, directeur du changement climatique et de la croissance verte à la Banque mondiale, a ajouté que « ces initiatives offrent bien plus qu’une simple réponse au changement climatique ; elles permettent aux communautés de prendre le contrôle de leur avenir. Elles démontrent que le financement de l’adaptation doit être dirigé vers ceux qui en ont le plus besoin. Le Guichet d’action climatique est une bouée de sauvetage pour les communautés confrontées aux dures réalités du changement climatique. »
Une action climatique ciblée pour l’Afrique
Le financement approuvé par le Guichet d’action climatique est un pas important vers la réalisation des objectifs climatiques de l’Afrique. En soutenant des projets d’adaptation innovants et inclusifs, la Banque africaine de développement contribue à la construction d’un avenir plus résilient et durable pour les populations africaines.
VivAfrik