Comment Jamel Debbouze peut qualifier Brest contre le PSG

La sortie de Mercato nous le confirme : le foot français est bien plus savoureux quand il est porté sur grand écran. Si Tristan Séguéla et Jamel Debbouze s’étaient penchés sur la confrontation entre le PSG et Brest, le miracle se serait produit. Attention, dystopie à venir.

« Mesdames et Messieurs, après le succès de Tapie, où j’ai évoqué l’histoire d’amour entre l’homme d’affaires et l’OM, et de Mercato, dans lequel j’ai fait jouer un agent réaliste à Jamel Debbouze, je vous propose un nouveau film à produire, a expliqué le réalisateur Tristan Séguéla aux personnes à convaincre pour financer sa nouvelle idée. J’aimerais repartir avec Jamel pour ce projet expliquant les succès des valeureux Brestois. Leur histoire mérite d’être racontée de manière romanesque ! Voici le scénario. »

Septembre 2022 – Maison de Youcef Belaïli

Un plan séquence permet de déambuler entre les assiettes et les verres cassés sur le sol de l’habitation. Des mégots s’entassent sur des meubles brinquebalants, tandis que des portes sont tout simplement détruites. Sur le canapé, Youcef Belaïli (interprété par Karim Leklou) parle au téléphone, la caméra s’arrête sur lui.

« Je veux quitter ce club. C’est scandaleux la manière dont ils me traitent. (Silence.) Non, non, je ne remettrai plus les pieds là-bas. (Il se lève et tape dans une chaise.) T

u peux les appeler et leur dire qu’ils finiront en Ligue 2 sans moi. »

Janvier 2023 – Stade Francis-Le Blé

(Écran noir avec l’apparition du texte « quatre mois plus tard ».) Face aux journalistes venus nombreux, Grégory Lorenzi (Benjamin Lavernhe) s’exclame : « On cherchait la personne idéale pour le maintien. Il nous fallait quelqu’un avec de l’expérience, de la poigne et beaucoup de compétences. C’est pour ça qu’on a tout de suite pensé à Éric. »

 Zoom arrière, on aperçoit Éric Roy (Jamel Debbouze, grimé d’une légère barbe blanche et orné d’une casquette) aux côtés du directeur sportif.

Tout sourire, le nouveau coach explique qu’il a même de grandes ambitions, même s’il ne connaît pas la Bretagne : éclat de rires. « En revanche, qu’avez-vous fait pendant 10 ans ? », interroge un journaliste.

Zoom sur la tête de Jamel et lancement d’un flashback avec la musique Eye Of The Tiger.

On l’aperçoit aux bords des terrains, carnet à la main, parlant avec des personnes en costumes. Il rencontre notamment Lorenzi une première fois, mais repart du stade Francis-Le Blé déçu. Il se montre aussi sur plusieurs plateaux de télévision avant de se retrouver assez seul. Enfin, un fondu enchaîné passe de la poignée de main entre Lavernhe et Debbouze à la tête de ce dernier, dans le vestiaire du Stade brestois. « Allez, au travail », crie-t-il.

De janvier 2023 à mai 2024

Éric Roy appelle son fidèle adjoint Bruno Grougi (Ramzy). Il estime que l’équipe est sur la bonne voie et que l’objectif de maintien sera bientôt trop petit. « Il faut viser plus haut. Je pense qu’on peut aller chercher la Coupe d’Europe », sourit Jamel. « I have a dream », lance Ramzy.

Succession de plans rapides sur les matchs de Brest avec la musique Push It to the Limit.

On voit défiler le classement de la Ligue 1, de la 17e place en janvier à la 1re en septembre 2023, à la manière des billets dans Scarface. Steve Mounié (Melvin Boomer) marque de la tête, Romain Del Castillo (Roman Frayssinet) enroule du gauche, Brendan Chardonnet (Anthony Bajon) enchaîne les replis défensifs, Éric Roy savoure sur le banc et les supporters font la fête dans les tribunes du stade.

Un plan séquence montre la délégation brestoise, de dos, dans le Pavillon d’Armenonville.

Au cours de la cérémonie UNFP, Kamory Doumbia (Youssoupha Diaby) remporte le prix du plus beau but de la saison, Pierre Lees-Melou (Maxime Gasteuil) et Bradley Locko (Sam’s) font partie de l’équipe type de la Ligue 1 aux côtés des joueurs du PSG (on pourrait avoir les caméos). Jamel Debbouze monte sur scène pour recevoir le prix du meilleur entraîneur… des mains de Zinédine Zidane. « Monsieur Zimdine Zimdane, je suis très honoré que ça soit vous qui me remettez ce trophée », sourit-il avec fierté.

Un panoramique filme les joueurs brestois dans le vestiaire avant le barrage retour contre le Paris Saint-Germain. 

« On a perdu à l’aller, oui, mais tout est encore possible. Personne ne pensait qu’on allait se maintenir quand je suis arrivé, ils pensaient même que je me ferais virer dans la foulée. Personne ne nous imaginait en Coupe d’Europe, et encore moins en Ligue des champions. Regardez ce qu’on a fait. Écoutez les supporters, ils nous suivent contre vents et marées depuis plus de deux ans. Faites-les vibrer ce soir, faites-le pour eux, faites-le pour Brest ! », hurle Éric Roy au milieu de la salle.

Comme dans Mercato, on a accès au Parc des Princes.

Sur le terrain, Pierre Lees-Melou ouvre rapidement le score, la caméra montre les supporters brestois y croire en parcage. Brendan Chardonnet sauve deux actions, une tête devant Marquinhos sur corner et un tacle aux forceps pour reprendre Ousmane Dembélé, avant d’être félicité par son entraîneur au moment de revenir aux vestiaires. 

« C’est parfait ce que vous faites, salue Roy.

On va continuer avec un bloc bas, ça leur pose des problèmes. Il ne sait pas quoi faire l’Espagnol en face. » Entré à l’heure de jeu, Romain Faivre (Hakim Jemili) enchaîne les dribbles et marque un deuxième but. Marco Bizot (Philippe Lacheau) arrête deux tirs de Bradley Barcola et Khvicha Kvaratskhelia. Les minutes continuent de s’égrainer, jusqu’au temps additionnel où le coach demande à Hugo Magnetti (Niels Schneider) de prendre sa chance.

Ce dernier l’écoute et arme une frappe de loin, un zoom se fait sur le visage de chaque joueur brestois, de Jamel et des supporters, avant de trembler au moment où le ballon entre.

Un plan montre le tableau d’affichage à 0-3, synonyme de prolongation.

Le score ne change pas après la demi-heure rapidement écoulée avec des plans rapides montrant les Brestois perclus de crampes.

Avant les tirs au but, Jamel Debbouze réunit ses joueurs au milieu de la pelouse : « Les gars, ne réfléchissez pas, gardez la même idée de bout en bout. Vengez Zizou Christ, en 2006, il n’a pas pu tirer. » Une caméra au-dessus de la transversale montre les tireurs, des plans permettent de voir les supporters, pendant que le coach se tourne pour ne rien regarder.

Lees-Melou, Faivre et Chardonnet marquent, mais Abdallah Sima (Birane Ba) manque la quatrième tentative.

Heureusement, des Parisiens ratent aussi et le cinquième tireur brestois a la balle de match. Il s’agit de Ludovic Ajorque (Pierre Lottin). Un flashback montre les derniers mois du joueur, qui a fait taire les sceptiques grâce à de nombreux buts, pas très élégant, mais toujours fiable.

Un plan séquence le montre, de dos, partir du rond central jusqu’au point de penalty, s’élancer et qualifier Brest sur la musique My Heart Will Go On. La caméra reste fixe, tous les joueurs le rejoignent pour célébrer. Après quelques secondes, on voit Jamel et Ramzy regarder tendrement leur équipe avant de s’enlacer. (Écran noir avec l’apparition du texte « À suivre… »)

sofoot

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