Le Hamas a remis, dans la nuit de mercredi à jeudi, à la Croix-Rouge les corps de quatre otages israéliens enlevés lors des attaques du 7-Octobre et retenus depuis à Gaza. Ils ont ensuite été réceptionnés par Israël. Dans le cadre de l’accord de trêve, quelque 600 prisonniers palestiniens ont été libérés.
Ce nouvel échange vient clôturer la première phase du cessez-le-feu à Gaza. Les dépouilles de quatre otages, retenues dans la bande de Gaza depuis les attaques du Hamas le 7 octobre 2023, ont été restituées par le Hamas et remises à la Croix-Rouge, mercredi 26 février un peu avant minuit.
Une restitution suivie par le transfert de prisonniers palestiniens vers la Cisjordanie occupée, Israël ayant promis de libérer un nouveau groupe de plus de 600 détenus dans le cadre de l’accord de trêve.
Un bus transportant des détenus palestiniens libérés est arrivé à Ramallah, en Cisjordanie occupée, où les ex-prisonniers ont été accueillis par une foule en liesse, a constaté un journaliste de l’AFP.
Portant le traditionnel keffieh et des vestes pour couvrir leurs uniformes de prison, les prisonniers libérés sont descendus du bus devant une foule compacte qui les a acclamés, avant de se soumettre à un rapide bilan de santé.

Des sources de sécurité et des témoins ont par ailleurs fait état de l’arrivée de centaines de prisonniers à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Il s’agit du dernier échange de la première phase de l’accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 19 janvier dans la bande de Gaza, qui doit s’achever samedi. Elle a permis jusqu’ici le retour en Israël de 33 otages, dont huit sont morts. Les derniers doivent être remis d’ici au 1er mars, en échange d’environ 1 100 Palestiniens, sur un total de 1 900.
Israël n’a « pas d’autre choix » que de négocier
Le Hamas a confirmé, jeudi, avoir réceptionné « 600 » prisonniers et estimé qu’Israël n’avait désormais « pas d’autre choix » que d’entamer des négociations pour la deuxième phase du cessez-le-feu.

« Il n’a pas d’autre choix que de démarrer des négociations pour la deuxième phase », a jugé le mouvement islamiste palestinien dans un communiqué, assurant avoir fait en sorte qu’Israël ne puisse pas avoir de « fausses excuses » pour faire échouer le processus.
Deux responsables du mouvement islamiste palestinien avaient affirmé à l’AFP que 625 prisonniers palestiniens seraient libérés en échange des corps.
Selon une de ces sources, il s’agit de 602 Palestiniens qui auraient dû sortir de prison le 22 février en échange de six Israéliens relâchés par le Hamas, et de 23 femmes et mineurs.
Quatre hommes décédés
De son côté, Israël a annoncé avoir réceptionné les cercueils de « quatre otages tombés », et le Forum israélien des familles d’otages a confirmé l’identité des quatre dépouilles.
« Nous avons reçu avec une grande tristesse la nouvelle de l’identification de Shlomo Mansour, Tsachi Idan, Itzik Elgarat, and Ohad Yahalomi », écrit le Forum des familles dans un communiqué.
Le Franco-Israélien Ohad Yahalomi a été enlevé dans sa maison du kibboutz Nir Oz. Selon le récit de sa femme, Bat-Sheva Yahalomi, toute la famille a essayé de se réfugier dans le mamad, la pièce sécurisée de leur maison. Mais la porte ne fermant pas, Ohad Yahalomi s’est posté devant avec un pistolet.
Il a été blessé dans un échange de tirs et enlevé.
Il avait été annoncé mort en janvier 2024 dans une vidéo diffusée par un groupe allié du Hamas, une information qui n’avait jamais été confirmée par l’armée israélienne. Il était présumé vivant jusqu’à mercredi.
Le décès de notre compatriote Ohad Yahalomi vient d’être confirmé. Je partage la douleur immense de sa famille et de ses proches.
La France a perdu cinquante de ses enfants dans l’infamie du 7 octobre. La barbarie du Hamas doit prendre fin. pic.twitter.com/shMmwNh0Zh
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 27, 2025
Le Dano-Israélien Itzik Elgarat, 68 ans, a été blessé à la main lors de l’attaque du kibboutz Nir Oz, avant d’être capturé, selon son frère, Daniel Elgarat, cité par des télévisions danoises et dernière personne à avoir été en contact avec lui. Lorsque la connexion fut coupée, Daniel Elgarat a essayé de retrouver son frère grâce à la localisation de son téléphone et il s’est rendu compte que le téléphone avait franchi la frontière de Gaza. Jusqu’à mercredi, Itzik Elgarat était toujours présumé vivant.
Le doyen des otages, Shlomo Mansour, 85 ans, s’est longtemps occupé du poulailler du kibboutz Kissoufim, dont il était l’un des fondateurs.
C’est dans cette petite communauté qu’il a été enlevé le 7 octobre 2023. Sa femme Mazal, avec qui il vivait depuis soixante ans, avait réussi à s’enfuir. Israël a annoncé en février que Shlomo Mansour avait été tué dès le 7 octobre et que son corps avait été emmené dans la bande de Gaza.
AFP