Les défis liés au changement climatique, qui impactent fortement l’agriculture africaine, restent au cœur des préoccupations des gouvernements, des organisations régionales et des partenaires au développement. L’adaptation aux nouvelles réalités climatiques est devenue essentielle pour assurer la sécurité alimentaire et la durabilité des systèmes agricoles en Afrique.
Pour faire face à cette situation, le Conseil Ouest et Centre Africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF) a lancé deux programmes distincts, centrés sur l’Agriculture intelligente face au climat (AIC) pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale. Ces programmes visent à renforcer la résilience des systèmes agricoles et à promouvoir l’adoption de solutions innovantes.
Des programmes distincts pour des réalités climatiques différentes
Les défis climatiques varient considérablement entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale. L’Afrique de l’Ouest, en grande partie constituée de zones sahéliennes, connaît des sécheresses prolongées, des températures élevées et des pénuries d’eau qui affectent l’agriculture. À l’inverse, l’Afrique Centrale, riche en forêts tropicales, fait face à des menaces liées à la déforestation, aux inondations et à la gestion des ressources naturelles.
Selon le Dr Komla Ganyo, assistant technique au CORAF, « nous avons privilégié des programmes spécifiques pour chaque région car les réalités agricoles et climatiques sont très différentes. L’Afrique de l’Ouest, avec sa zone sahélienne, est confrontée à des conditions de sécheresse, tandis que l’Afrique Centrale est principalement composée de pays avec des grandes forêts tropicales ».
Les programmes développés par le CORAF reflètent ces réalités et sont conçus pour répondre aux besoins spécifiques de chaque région. Le programme pour l’Afrique de l’Ouest met l’accent sur l’agriculture familiale, essentielle pour la sécurité alimentaire de la région. En Afrique Centrale, le programme combine l’agriculture familiale avec des efforts de restauration de l’environnement, un défi majeur pour cette région riche en forêts mais vulnérable à la déforestation.
Une rencontre stratégique à Lomé pour évaluer les programmes
À Lomé, des experts, chercheurs et organisations de producteurs de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Centrale se sont réunis pour quatre jours d’intenses travaux d’évaluation. Ils ont examiné les notes conceptuelles des deux programmes régionaux sur l’Agriculture intelligente face au climat. Ces échanges visent à identifier les priorités parmi les actions déjà identifiées, analyser leur impact potentiel et établir des feuilles de route pour leur mise en œuvre et financement.
Amadou Ngaido, spécialiste en suivi-évaluation au CORAF, a souligné que « nous avons devant nous une occasion unique de réunir les expertises scientifiques et politiques pour façonner une agriculture plus résiliente. Ces quatre jours seront cruciaux pour définir les priorités, planifier, budgétiser et élaborer des stratégies de financement pour la mise en œuvre des programmes ».
La recherche agricole : un levier pour renforcer la résilience
Le changement climatique, avec ses effets dévastateurs tels que les sécheresses prolongées, les inondations fréquentes et la baisse de la fertilité des sols, menace sérieusement la productivité agricole en Afrique. Ces perturbations ont des répercussions profondes sur les économies où une grande majorité de la population dépend de l’agriculture pour sa subsistance. Environ 60 % de la population africaine vit de l’agriculture, et cette situation fait de l’agriculture un secteur particulièrement vulnérable aux variations climatiques.
La recherche agricole joue un rôle crucial dans la quête de solutions face à ces défis.
Elle permet de développer des technologies et des pratiques agricoles capables de renforcer la résilience des systèmes agricoles aux chocs climatiques. « Cette rencontre est critique pour les systèmes agricoles et alimentaires dans les deux régions. Nous devons absolument trouver des moyens de permettre aux producteurs de s’adapter aux variations climatiques », a déclaré Ousseini Ouedraogo, secrétaire exécutif du Réseau ouest-africain des organisations paysannes et des producteurs d’Afrique (ROPPA), participant aux discussions.
Les objectifs des programmes CORAF pour l’adaptation au changement climatique
Les deux programmes élaborés par le CORAF ont pour objectif de répondre aux besoins croissants en matière de connaissances agricoles et de technologies, de renforcer la résilience des systèmes agricoles face aux chocs climatiques, et de promouvoir l’adoption de solutions innovantes à grande échelle. L’un des objectifs centraux de ces programmes est de soutenir l’adoption de pratiques agricoles durables qui intègrent les défis climatiques tout en répondant aux besoins alimentaires croissants de la population.
Un appel à l’action urgente
Le financement de la transition vers une agriculture plus résiliente face au changement climatique est essentiel. Les programmes en cours de développement dans les régions de l’Afrique de l’Ouest et Centrale, soutenus par le CORAF, représentent des solutions potentielles pour aider ces régions à faire face aux enjeux du climat. Il reste cependant crucial d’agir rapidement pour assurer la mise en œuvre de ces initiatives et garantir leur succès.
VivAfrik