Le marché mondial des serres commerciales est en pleine expansion, soutenu par une demande croissante pour les produits horticoles. Dans ce contexte, l’Afrique du Nord émerge comme une zone particulièrement dynamique pour les investissements dans la culture en serre. En 2025, cette région représente l’une des destinations les plus attractives au monde pour les investisseurs dans ce secteur, selon un rapport publié par le groupe bancaire néerlandais Rabobank le 24 février 2025.
Une région en pleine ascension
L’enquête menée par Rabobank, qui a sondé divers acteurs de l’industrie mondiale des serres (fournisseurs de semences, technologies, services de conseil et matériaux de construction), révèle que l’Afrique du Nord se classe en deuxième position après le Golfe Persique en termes d’attractivité pour les investissements dans les serres commerciales. Ce classement traduit un sentiment de confiance accrue parmi les fournisseurs de l’industrie, un sentiment qui a gagné en force comparé à l’année précédente, et qui contraste avec une perception plus mitigée des autres régions du monde pour 2025.
L’Afrique du Nord surpasse des marchés traditionnels
Cette dynamique positive en Afrique du Nord a permis à la région de dépasser des marchés plus établis comme les États-Unis, le Canada, les Pays-Bas et la Belgique en termes d’intentions d’investissement. Ces résultats illustrent l’attractivité croissante du marché nord-africain, malgré un contexte mondial économique moins favorable.
Le Maroc, moteur de la région
Parmi les pays les plus prometteurs de la région, le Maroc se distingue comme un acteur clé dans le développement de la culture sous serre. Le Royaume chérifien a réussi à développer une production horticole sous serre, notamment pour la tomate, qui est devenue un produit phare destiné à l’exportation, particulièrement vers les pays du pourtour méditerranéen comme la France.
La production sous serre au Maroc se concentre principalement sur des structures à faible coût inspirées des modèles canariens, qui ont permis une forte croissance des cultures destinées à l’exportation. La région du Souss-Massa, caractérisée par son climat chaud et ensoleillé, est particulièrement propice à la production de primeurs, avec une saison qui s’étend d’octobre à juin.
Bien que la tomate demeure la culture la plus répandue sous serre au Maroc, d’autres légumes comme le concombre et le piment connaissent également une croissance notable. Le rapport de Rabobank souligne que ces produits gagnent en compétitivité, notamment sur les marchés de l’Union Européenne et du Royaume-Uni, qui importent respectivement environ 80 % de leurs fruits et 50 % de leurs légumes.
Une compétitivité en hausse
Les prix compétitifs des produits marocains sur le marché britannique témoignent de la compétitivité croissante de la serre marocaine. En 2023, le prix du concombre marocain sur le marché britannique était de 1,45 $/kg, soit moins cher que celui de l’Espagne (1,79 $/kg). Quant au piment, les exportations ont augmenté de 6 % par an en moyenne sur la dernière décennie, l’Espagne représentant la principale destination de ces exportations.
Défis et perspectives d’avenir
Bien que la production sous serre marocaine connaisse une dynamique positive et prometteuse, plusieurs défis subsistent. Parmi les principaux obstacles figurent la gestion des risques sanitaires et climatiques, tels que les vagues de chaleur, ainsi que la disponibilité de l’eau. Rabobank souligne que la durabilité environnementale, ainsi que la gestion des risques climatiques et phytosanitaires, seront des facteurs clés pour la réussite à long terme de l’horticulture sous serre au Maroc et en Afrique du Nord.
Un secteur encore en développement en Afrique
Il est important de noter que, bien que l’Afrique du Nord ait enregistré des résultats positifs, le secteur des serres sur le continent africain demeure encore largement sous-développé, représentant moins de 2 % des superficies mondiales sous serre. Avec environ 68 500 hectares sous serre en 2024, l’Afrique reste bien loin derrière des leaders mondiaux comme la Chine, qui possède entre 1 et 3,5 millions d’hectares sous serre.
En résumé, l’Afrique du Nord offre d’énormes opportunités d’investissement dans les serres commerciales, et ce secteur continuera de se développer en 2025, notamment grâce à l’exemple du Maroc, tout en devant relever des défis pour renforcer sa compétitivité et sa durabilité sur le long terme.
VivAfrik