Auteur de la loi contre le gaspillage alimentaire en 2016, Guillaume Garot organise des États généraux sur le sujet le 13 mars 2025 à l’Assemblée nationale. Pour le député (PS) de Mayenne, il faut une « mobilisation de tous les acteurs pour donner un nouvel élan » à cette cause.
Le jeudi 13 mars 2025, des États généraux de la lutte contre le gaspillage alimentaire seront organisés à l’Assemblée nationale, avec notamment la présence de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runachier.
Pourquoi organisez-vous ces États généraux ?
Car nous avons réellement besoin d’un nouvel élan. Aujourd’hui, un Français jette encore en moyenne 24 kg de nourriture encore comestible chaque année. C’est l’équivalent d’environ 100 € qui finissent à la poubelle, alors que nous sommes dans une période où l’inflation a fortement pesé sur le pouvoir d’achat. Notre pays gaspille encore plus de 4 millions de tonnes de produits par an.
Vous êtes l’auteur de la loi contre le gaspillage alimentaire de 2016. Des progrès ont-ils quand même été réalisés depuis ?
Bien sûr, il y a une vraie mobilisation de l’ensemble des acteurs, dans les textes et dans les têtes. Mais les chiffres que je viens de donner montrent qu’il y a encore du chemin à faire, qu’il faut définir tous ensemble de nouvelles étapes.
Que préconisez-vous ?
D’abord, que la loi de 2016 soit bien appliquée, en particulier tous les contrôles qui sont prévus. Ils doivent être plus stricts et plus nombreux. Par exemple, jeter de la nourriture alors qu’elle est encore consommable est une pratique qui existe toujours dans certaines grandes surfaces. Mais l’ambition principale de ces États généraux, le prochain palier à franchir, c’est de ne pas seulement réparer les effets du gaspillage, mais bien de la prévenir.
De transformer notre système alimentaire pour produire et consommer de la façon la plus juste possible.
Il faut insister sur l’éducation à l’alimentation, sur la sensibilisation du consommateur. Cela passe par les écoles, des campagnes de publicité, etc. Il y a un travail à faire aussi sur la gestion des stocks des grandes surfaces, ou encore sur les dates de consommation. En faut-il nécessairement une sur des produits dont la durée de vie est très longue, comme les pâtes ou le riz ? Il faut également se saisir des outils numériques pour aider les Français à moins gaspiller. Enfin, il faudra des moyens spécifiques pour lutter contre la précarité alimentaire grandissante.
Quelles suites donner à ces États généraux ?
Cette journée du 13 mars ne doit pas être que l’occasion de faire un bilan et de s’arrêter là. Ce doit être l’occasion de tracer de nouvelles étapes pour les prochaines années, de définir tous ensemble un agenda 2030 de la lutte contre le gaspillage. Cela implique une mobilisation collective de la société, car le gaspillage est un non-sens écologique, social et philosophique.
ouest