Un homme de 47 ans, condamné en première instance à 30 ans de réclusion pour le meurtre de son ex-compagne en décembre 2020 à Strasbourg, a comparu ce lundi devant la cour d’assises d’appel du Haut-Rhin, à Colmar, où il doit être jugé durant trois jours. Savas Ozyanik avait été condamné en mai par les assises du Bas-Rhin à une peine de 30 ans de réclusion assortie d’une période de sûreté des deux tiers, peine conforme aux réquisitions de l’avocat général.
Au premier jour de son procès en appel, il a justifié son recours en estimant avoir été «mal défendu» en première instance et que «la peine ne convenait pas». Il a évoqué les nombreuses disputes qui émaillaient le quotidien d’un couple qu’il décrit comme «toxique». «Moi-même, je ne comprends pas, on se dispute, deux jours après on couche ensemble», a-t-il ajouté.
Une relation chaotique et toxique
L’accusé doit être entendu mardi sur les faits. Il a jusqu’à présent expliqué avoir cherché à désarmer sa compagne qui le menaçait avec un couteau. Des plaies avaient été relevées sur le corps de la victime et des traces de pression digitale avaient été trouvées sur le cou de Yasemin Cetindag, 25 ans. Savas Ozyanik assure avoir serré son cou à l’aide d’un foulard. «Au bout de trois minutes de strangulation la victime perd connaissance, donc elle aurait lâché le couteau. Or il faut six minutes de pression pour provoquer le décès», a rappelé l’avocate générale.
Le 23 décembre 2020, Yasemin Cetindag, mère de quatre enfants, était morte étranglée par son ex-compagnon, dont elle s’était séparée deux mois plus tôt, après dix ans d’une relation chaotique et toxique. Son corps avait été retrouvé plusieurs jours plus tard, enterré en forêt de Vendenheim, au nord de Strasbourg.
Après avoir dans un premier temps nié toute implication dans la disparition de la jeune femme, son ex-compagnon avait fini par avouer ses actes, accablé par les témoignages et les preuves, son ADN découvert sur un couteau, le sang de la victime retrouvé partout dans l’appartement et sur ses chaussures, le bornage téléphonique et son achat d’une grande malle de transport.
Ses enfants avaient assisté à la scène, confiant ensuite à leur grand-mère: «Papa a fait bobo à maman», «il a sorti le foulard, il a serré le cou de maman».
LEFIGARO