Les pourparlers entre les hauts fonctionnaires ukrainiens et américains ont commencé mardi en Arabie saoudite, quelques heures après que trois personnes ont été tuées dans une attaque de drones ukrainiens en Russie.
Les pourparlers entre les Etats-Unis et l’Ukraine sur la fin de la guerre contre la Russie « ont commencé de manière très constructive », a déclaré mardi le chef du bureau du président ukrainien Volodymyr Zelensky, Andriï Yermak.
La délégation ukrainienne espère convaincre le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio de lever la suspension de l’aide américaine, décidée par Donald Trump après son altercation avec Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche le mois dernier, et discuter de la façon de mettre fin à la guerre qui dure depuis plus de trois ans. « Nous travaillons à une paix juste et durable », a déclaré M. Yermak sur Telegram.
Je pense que nous voulons écouter pour voir jusqu’où ils sont prêts à aller, puis comparer avec ce que veulent les Russes et voir à quel point nous sommes éloignés les uns des autres », a déclaré M. Rubio à la presse.
Il a également déclaré que le « seul moyen » d’éviter les souffrances était de parler de concessions, laissant entendre que les États-Unis demanderaient à Kieyiv de reconsidérer les changements apportés à son plan de paix, qui implique le retrait des troupes russes de l’ensemble de son territoire.
Deux responsables ukrainiens ont déclaré qu’ils proposeraient un cessez-le-feu couvrant la région de la mer Noire, « dans les airs » et « en mer » ainsi que la libération des prisonniers ukrainiens détenus en Russie. Il devrait également être question d’un accord entre Kyiv et Washington sur l’exploitation de métaux rares, qui donnerait à Washington un accès aux richesses minérales en échange d’investissements.
Marco Rubio a déclaré que des accords sur les terres rares et les minéraux critiques pourraient être signés, mais qu’il ne s’agissait pas d’une condition préalable à la poursuite des discussions entre les États-Unis et l’Ukraine ou la Russie. « Il serait plus judicieux de négocier les détails précis de l’accord » a ajouté M. Rubio.
Les négociations précédentes ont échoué après une altercation sans précédent entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche fin février.
À l’issue de cette rencontre, le Président américain a déclaré que Volodymyr Zelensky n’était pas « prêt » pour la paix. Le dirigeant ukrainien a insisté pour que tout accord contienne de véritables garanties de sécurité susceptibles d’empêcher la Russie de poursuivre la guerre ou de réinvestir l’Ukraine.
Les États-Unis ont ensuite interrompu leur soutien militaire et certains échanges de renseignements entre Washington et Kyiv, une interruption que des membres de l’administration Trump ont laissé entendre qu’elle pourrait être levée à la suite de discussions positives à Djeddah.
Pour sa part, le Kremlin est resté sur sa position de longue date, à savoir qu’il cesserait les hostilités à condition que l’Ukraine renonce à sa demande d’adhésion à l’alliance militaire de l’OTAN et reconnaisse comme russes les régions que Moscou a partiellement occupées.
Réunion des chefs d’état-major à Paris
Au même moment, les réunions s’enchaînent à Paris pour préparer l’après-guerre en Ukraine. Emmanuel Macron doit s’exprimer devant « les chefs d’état-major des pays qui souhaitent prendre leurs responsabilités » face au risque croissant du désengagement militaire américain en Europe.
Cette réunion comprend des responsables militaires de 30 pays appartenant à l’UE et/ou à l’OTAN, dont le Royaume-Uni et la Turquie, selon l’état-major des Armées. Parmi les sujets de discussion abordés à huis clos, « il s’agit de se projeter et de réfléchir à ce que doit être l’armée ukrainienne à l’avenir, et donc repartir du principe que la première des garanties de sécurité reste l’armée ukrainienne, que nous refuserons toute forme de démilitarisation de l’Ukraine », a déclaré le ministre français des Armées Sébastien Lecornu au Forum de défense et de sécurité de Paris.
euronews