L’Ouganda annonce le déploiement de forces spéciales dans la capitale du Sud-Soudan sur fond de tensions

Le chef militaire ougandais a déclaré mardi que son pays avait déployé des forces spéciales dans la capitale du Soudan du Sud, Juba, pour la « décrocher », alors que les tensions entre le président Salva Kiir et son premier vice-président Riek Machar alimentent les craintes d’un retour à la guerre civile.

Les tensions se sont accrues ces derniers jours au Sud-Soudan, producteur de pétrole, après que le gouvernement de M. Kiir a arrêté deux ministres et plusieurs hauts responsables militaires alliés à M. Machar. L’un des ministres a depuis été libéré.

Les arrestations à Juba et les affrontements meurtriers autour de la ville de Nasir, dans le nord du pays, sont considérés comme mettant en péril l’accord de paix de 2018 qui a mis fin à une guerre civile de cinq ans entre les forces loyales à Kiir et Machar, qui a coûté la vie à près de 400 000 personnes.

« Depuis 2 jours, nos unités de forces spéciales sont entrées dans Juba pour la décrocher », a déclaré le chef militaire ougandais, Muhoozi Kainerugaba, dans une série de posts sur la plateforme X dans la nuit de mardi à mercredi.

« Nous, l’UPDF (armée ougandaise), ne reconnaissons qu’un seul président du Sud-Soudan, S.E. Salva Kiir … toute action contre lui est une déclaration de guerre contre l’Ouganda », a-t-il déclaré dans un autre message.

Le ministre de l’information du gouvernement du Sud-Soudan et le porte-parole de l’armée n’ont pas répondu aux appels téléphoniques visant à obtenir des commentaires.

Après l’éclatement de la guerre civile au Soudan du Sud en 2013, l’Ouganda a déployé ses troupes à Juba pour soutenir les forces de Kiir contre Machar. Elles ont finalement été retirées en 2015.

Les troupes ougandaises ont de nouveau été déployées à Juba en 2016 après la reprise des combats entre les deux parties, mais elles ont également été retirées.

L’Ouganda craint qu’une véritable conflagration chez son voisin du nord n’envoie des vagues de réfugiés de l’autre côté de la frontière et ne crée de l’instabilité.

M. Kainerugaba n’a pas précisé si le dernier déploiement faisait suite à une demande du gouvernement de M. Kiir, ni combien de temps les troupes resteraient au Soudan du Sud.

reuters

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