”Cosmos et spiritualité” au menu d’une table ronde, vendredi

L’Institut français de Dakar va abriter, vendredi, une table ronde sur le thème ”Entre Cosmos et Spiritualité’’ dans le cadre d’une journée consacrée à l’astronomie, a annoncé le Directeur de l’Agence sénégalaise des études spatiales (ASES), Maram Kaïré.

L’évènement est organisé par l’Institut français en collaboration avec l’Agence sénégalaise des études spatiales (ASES).

Ce rendez-vous sera ponctué par la projection du film ”Chasseurs d’étoiles du Sénégal” de l’astronome sénégalais, Maram Kaïré. Il est également prévu un interlude musical soufie avec l’artiste Clayton Hamilton.

‘’Des télescopes seront mis à disposition afin de permettre aux participants d’admirer la Lune, Jupiter et ses quatre principaux satellites : Io, Europe, Ganymède et Callisto, ainsi que les planètes Vénus et Mars’’, a indiqué le directeur de l’ASES dans un entretien avec l’APS.

Maram Kaïré a rappelé ‘’le rôle clé joué par Jupiter dans l’histoire de l’astronomie’’, arguant que c’est ‘’grâce à l’observation de ses satellites’’, que ‘’Galilée a démontré que la Terre n’était pas le centre de l’Univers.’’

‘’En complément des observations, des sessions d’initiation à l’astronomie seront proposées, avec projections en direct du ciel et une éventuelle séance de planétarium’’, a-t-il déclaré.

‘’Plus on explore, plus la question du Créateur s’impose’’

Revenant sur le lien entre la recherche scientifique et la spiritualité, M. Kaïré estime que ‘’l’exploration de l’univers soulève des questions fondamentales sur l’existence et l’ordre des choses.’’

‘’Ceci ne peut pas être le fruit du hasard.

Que ce soit à l’échelle de l’infiniment petit ou de l’infiniment grand, tout est si bien structuré qu’il est difficile d’y voir une simple suite de coïncidences’’, a-t-il relevé.

Selon lui, l’astronomie pousse à s’interroger sur ”notre place” dans l’univers.

‘’Plus nous montons dans les ordres de grandeur, plus nous réalisons que nous sommes insignifiants. La Terre elle-même disparaît dès qu’on quitte le système solaire. Et pourtant, nous avons conscience de tout cela. D’où vient cette conscience alors que nous ne sommes même plus visibles à cette échelle ?’’, s‘interroge-t-il.

Maram Kaïré a toutefois souligné que ”même si la quête scientifique renforce sa foi’’, il est ‘’important de ne pas partir avec des préjugés religieux dans les recherches”.

‘’Il faut observer sans idée préconçue, sinon on fausse nos conclusions. On étudie une étoile, son fonctionnement, ses réactions nucléaires. Et à mesure que l’on comprend, on s’émerveille de la complexité et de la précision des mécanismes cosmiques”, a-t-il dit.

L’astronome sénégalais a évoqué également la théorie des multivers qui suggère que l’univers ne serait qu’une ”bulle” parmi d’innombrables autres.

‘’Si notre existence semble si insignifiante à l’échelle cosmique, alors quel en est le sens ?’’, s’interroge-t-il encore.

Partant de toutes ces considérations, Maram Kaïré trouve qu’‘’il est difficile d’imaginer tout cela sans l’idée d’un programme sous-jacent… et donc d’un programmateur’’.

‘’Plus j’observe l’univers, plus ma conviction se renforce. Il y a derrière cette architecture une intelligence qui a mis de l’ordre dans ce chaos apparent’’, a-t-il déclaré.

Fondateur de l’Association sénégalaise de la promotion de l’astronomie, Maram Kaïré est, depuis le 14 mai 2021, le premier sénégalais à donner son nom à un astéroïde (35462).

Il est aussi le premier Africain à recevoir le prix Marce-Moye de la Société astronomique de France, en reconnaissance de son travail pour le développement de l’astronomie et des sciences spatiales au Sénégal et en Afrique, mais également pour la réussite des campagnes d’observation d’occultations qu’il a menées pour le compte de la NASA au Sénégal en 2018, 2020 et 2021.

aps

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