250 vies sauves et d’autres qui devraient suivre. Le pont aérien entre Kaboul et Paris s’est poursuivi dans la nuit de dimanche à lundi avec l’atterrissage d’un septième vol transportant une « écrasante majorité d’Afghans », indique ce lundi l’état-major des armées françaises (EMA). Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’EMA, l’appareil s’est posé vers 2h30 à Roissy avec 250 passagers, dont quelque 240 Afghans.
Depuis la mise en place il y a une semaine de l’opération Apagan, lancée au lendemain de la prise de Kaboul par les talibans, la France a rapatrié via Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, un peu moins d’une centaine de Français et plus de 1300 Afghans, précise le colonel Ianni.
Les Afghans exfiltrés pourront effectuer une demande d’asile en France s’ils le souhaitent. Tous sont logés et nourris à leur arrivée, et pris en charge sur le plan sanitaire et administratif. Outre ses ressortissants, Paris souhaite aider à sortir du pays les auxiliaires de l’armée française, les employés d’organisations françaises et des personnalités de la société civile ciblées par les talibans en raison de leurs engagements.
Le Drian et Parly sur la base aérienne 104
Deux autres vols pourraient arriver à Paris dans la journée de lundi. Dans le même temps, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et la ministre des Armées Florence Parly sont attendus aux Émirats arabes unis. Sur place, ils feront le point sur le dispositif français qui a déjà permis d’évacuer plus de mille Afghans depuis le retour des talibans au pouvoir à Kaboul.
Jean-Yves Le Drian et Florence Parly vont se rendre sur la base aérienne 104 d’Al-Dhafra, située à 30 km d’Abou Dhabi, selon un communiqué conjoint. C’est là que l’armée de l’Air française a mis en place un pont aérien vers Kaboul.
Depuis le 15 août, « près de 100 ressortissants français, près de 40 ressortissants de pays partenaires et plus d’un millier d’Afghans » menacés pour avoir travaillé auprès d’institutions et ONG françaises ou en raison de leur engagement dans la société civile afghane ont ainsi rejoint la France via les Émirats, ont-ils précisé.
Les deux ministres rencontreront « les diplomates, les militaires, les policiers et l’ensemble des personnels qui concourent, dans des conditions extrêmement difficiles, au déroulement des opérations d’évacuation depuis Kaboul ». Ils seront également reçus par le prince héritier d’Abou Dhabi Mohammed ben Zayed al-Nahyane, dirigeant de facto des Émirats arabes unis (EAU).
Cet entretien sera l’occasion de « remercier les autorités émiriennes pour leur soutien dans la conduite de ces opérations d’évacuation » et de « souligner l’excellence du partenariat stratégique entre la France et les EAU ». La France dispose d’une implantation militaire permanente aux Émirats, d’où elle a mené une partie de ses opérations aériennes contre le groupe État islamique (EI) en Irak.
Les talibans menacent Washington
Huit jours après la prise du pouvoir par les talibans, des milliers de personnes se massent toujours aux abords de l’aéroport de Kaboul pour tenter de fuir le pays, dans une tension et un chaos indescriptibles qui compliquent les opérations d’évacuation. Sept Afghans sont morts dans cette gigantesque cohue, selon le ministère britannique de la Défense.
Le temps presse avant le 31 août, date fixée par l’administration américaine pour le retrait définitif de ses forces d’Afghanistan. Ce calendrier est jugé de plus en plus intenable par les partenaires des États-Unis et Joe Biden n’a pas exclu dimanche de prolonger la présence des soldats américains. Une idée loin de plaire aux talibans, qui menacent ce lundi Washington de « conséquences » si cette échéance n’était pas respectée.
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