Au moins cinq personnes ont été tuées mardi lors d’un tir de char israélien qui menait, selon les autorités syriennes, une incursion dans la province de Deraa, dans le sud de la Syrie.
Après la chute de l’ex-président Bachar al-Assad en décembre, Israël a envoyé des troupes dans la zone tampon démilitarisée du Golan, dans le sud-ouest de la Syrie, à la lisière de la partie de ce plateau occupée par Israël depuis la guerre de 1967 et annexée en 1981. Cette annexion n’est pas reconnue par l’ONU.
Depuis la chute d’Assad, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé au Royaume-Uni mais qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, fait état de manière quasi-quotidienne d’incursions de l’armée israélienne dans le sud du pays.
Le gouvernorat a annoncé sur sa page officielle Telegram un bilan provisoire de « cinq personnes tuées lors du bombardement israélien sur la localité de Kouaiya (…) à l’ouest de Deraa », ajoutant que des habitants de la région avaient fui après des tirs d’obus de chars israéliens qui ont effectué une incursion.
Selon l’OSDH, une « unité militaire israélienne » a pénétré dans le village et tiré à l’artillerie lourde lorsque les habitants ont tenté de s’opposer à l’incursion.
Depuis décembre, l’armée israélienne a également mené des centaines de frappes sur des sites militaires de l’ancien pouvoir en Syrie, Israël affirmant vouloir empêcher que l’arsenal tombe entre les mains des nouvelles autorités, qu’il qualifie de « jihadistes ».
Le 23 février, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait exigé « la démilitarisation totale du sud de la Syrie » et indiqué que son pays ne tolèrerait pas que les forces du nouveau pouvoir syrien se déploient au sud de Damas.
Lors d’un sommet arabe au Caire début mars, le président syrien Ahmad al-Chareh a appelé la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’il retire « immédiatement » ses troupes du sud de la Syrie, dénonçant une « menace directe » pour la région.
Il s’agissait de la première déclaration émise par les autorités à l’encontre d’Israël, Ahmad al-Chareh ayant déclaré à plusieurs reprises que la Syrie était trop épuisée par la guerre pour s’engager dans de nouveaux conflits.
Ahraminfo