La place parisienne clôture en forte baisse de 4,8% sous les 7.000 points après avoir sombré de 6,8% à l’ouverture ce lundi 7 avril. Les tensions entre la Chine et les États-Unis sont encore montées d’un cran en fin d’après-midi, après que Donald Trump a menacé la Chine de droits additionnels si Pékin maintenait ses surtaxes.
Les investisseurs ont vécu une séance éreintante, ce lundi 7 avril. La Bourse de Paris est passée par tous les états, évoluant au gré des différents développements sur la politique commerciale de l’administration Trump.
Les tensions entre la Chine et les États-Unis sont encore montées d’un cran peu avant la clôture européenne. Donald Trump a menacé la Chine de 50% de droits additionnels si Pékin maintient ses surtaxes.
Au terme d’une journée très volatile sur les marchés actions, le CAC 40 chute donc de 4,78% à la clôture, à 6.927,12 points, de retour sous les 7.000 points pour la première fois depuis novembre 2023. L’indice vedette parisien n’avait pas essuyé une telle baisse depuis le 4 mars 2022 (-4,97%).
Après avoir sombré de 6,8% dès l’ouverture dans un mouvement général de capitulation, l’indice vedette parisien a fait une brève incursion dans le vert. Il a gagné jusqu’à 0,3% peu après 16 heures dans le sillage d’un spectaculaire rebond des marchés actions américains. Les investisseurs avaient alors réagi à une information de presse – très vite démentie – selon laquelle Donald Trump envisageait une pause de 90 jours concernant l’entrée en vigueur des droits de douane.
Une « fausse nouvelle »
Le S&P 500 avait alors gagné plus de 3% sur cette nouvelle, après avoir chuté de 5 % dès l’ouverture, ce qui l’avait fait basculer en territoire de « bear market » ((qui correspond à une chute supérieure à 20% depuis un plus haut récent). L’indice vedette des gérants américains avait alors récupéré sur cette information, 2.500 milliards de capitalisation en l’espace d’une vingtaine de minutes, rapporte sur X « The Kobessi Letter »
Mais la Maison Blanche a formellement et rapidement démenti cette information, la qualifiant de « fake news ».
Ce qui a fait immédiatement retomber les indices actions européens. À Wall Street, le repli est plus mesuré, le Dow Jones cédant 1,10%, le Nasdaq 0,3% tandis que le S&P 500 rend 0,75%.
Trump ne retient que le positif
Peu avant l’ouverture de Wall Street, Donald Trump a rappelé qu’avec sa politique commerciale, « les États-Unis ont la possibilité de faire quelque chose qui aurait dû être fait il y a des dizaines d’années ».
« Ne soyez pas faibles ! Ne soyez pas stupides ! (…) Soyez forts, courageux et patients et la GRANDEUR sera au rendez-vous », a-t-il écrit sur son réseau social « Truth Social ».
Quelques heures avant, Sur son réseau Truth Social, le président américain a déclaré que ses annonces avaient permis de faire baisser les taux obligataires, les cours du pétrole et le prix des denrées alimentaires. Selon lui, il n’y a pas d’INFLATION (en majuscule dans le texte), a-t-il aussi ajouté.
De son côté, la Chine a annoncé vendredi qu’elle imposerait à son tour des surtaxes douanières de 34% sur les produits américains, en guise de représailles.
L’Europe, elle, étudie ses options. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a proposé une exemption réciproque avec les États-Unis sur les biens industriels. Le commissaire européen en charge du commerce, Marco Sefcovic, a lui assuré que l’Europe était prête à utilise « tous les outils » à sa disposition pour défendre ses intérêts commerciaux.
« La réinitialisation de l’ordre mondial par Trump 2.0 a semé le chaos dans les économies et les marchés mondiaux », résume Barclays.
Le luxe pâlit
Du côté des actions, la totalité des valeurs du CAC 40 sont dans le rouge à la clôture. Valeur plutôt défensive, Veolia affiche pourtant la plus forte baisse de l’indice parisien (-8,1%), son recul ayant été accentué par un abaissement de conseil de la part de Citi à « vendre » contre « neutre ». Safran (-7,8%) et Air Liquide (-7,3%) complètent le podium des plus fortes baisses du CAC 40.
Le luxe n’a pas échappé pas à la mauvaise tendance. Hermès a abandonné 6,1%, LVMH a lâché 4,2%, quand Kering a cédé 3,9%.
Bernstein a abaissé ce lundi sa prévision de marché pour le secteur, tablant désormais sur une contraction de 2% contre une croissance de 5% précédemment.
Sur les autres marchés, l’euro perd 0,6% face au dollar à 1,0920 dollar. Le pétrole poursuit sa chute. Le contrat de juin sur le Brent de mer du Nord cède 1,9% à 64,36 dollars le baril et celui de mai sur le WTI coté à New York abandonne 1,9% également à 60,81 dollars le baril.
bmfbourse