Donald Trump tiendra-t-il encore 1.380 jours (et nous avec) ?

Le rythme est tellement effréné et les risques pris tellement élevés depuis le début du mandat qu’on voit difficilement comment il ne se produira pas un vrai accident à un moment donné.

Cela fait seulement quatre-vingts jours que Donald Trump occupe le Bureau ovale, et voilà cette question : s’il poursuit à ce rythme, que va-t-il se passer au cours des quatre-vingts suivants et ensuite ? Médiatiquement, c’est sans doute le plus grand rédacteur en chef de l’histoire, alimentant chaque minute l’actualité par une prise de parole, un tweet, une décision, une vidéo, etc.

Mais ce rythme est-il seulement possible sans catastrophe majeure jusqu’au 20 janvier 2029 ?

Les allers et retours qui se sont succédé ces dernières heures sur les tarifs douaniers en laissent douter. Ce serait en regardant une interview de Jamie Dimon (JPMorgan) sur Fox News que le président aurait décidé la « pause » de 90 jours (sauf sur la Chine). Sans avertir ses proches en audition au Congrès.

Stratégie géniale ou clownerie
Coup de folie, stratégie géniale ou clownerie, sans oublier l’hypothèse de délits d’initiés ? Les avis divergent sans doute mais l’imprévisibilité et l’irresponsabilité de Washington sont difficilement contestables. Le film n’est pas terminé, ne serait-ce que parce que l’arrêt des échanges avec la Chine (sauf deal) aura des effets très concrets. A quoi s’attendre ?

La liste des événements inquiétants depuis le 20 janvier est longue.

Il n’y a pas que l’économie. Dans le domaine de la défense, citons : le Signalgate (la préparation d’une attaque au Yémen où a été invité par erreur un journaliste) ; le licenciement de responsables du Conseil national de sécurité après un rendez-vous avec une influenceuse complotiste.

Ou encore : les menaces d’annexion du Groenland y compris par la force ; le renvoi de fonctionnaires chargés de la sécurité des sites nucléaires qu’il a fallu réembaucher en urgence. Et on ne parle même pas du choix de Steve Witkoff comme représentant de Trump pour négocier sur l’Ukraine et l’Iran ou de la proposition de transformer Gaza en Riviera.

Un vrai risque
L’activisme est tellement tous azimuts, disruptif (disent ses partisans), du grand n’importe quoi (selon ses contempteurs), qu’on ne voit pas comment l’amateurisme patent et la stratégie du chaos ne feront pas courir à un moment un vrai risque. Où, quand, comment ? Personne ne peut le dire.

Cela ne veut pas dire que le président a tort sur tous les sujets. Mais c’est presque une question de statistiques.

En a-t-il seulement conscience ? Mercredi soir, il a signé un décret libéralisant le débit des pommeaux de douche – espérant peut-être que ce sujet intéresserait davantage les foyers américains que ce qui s’était passé dans la journée sur les marchés financiers. Ce qui est possible sait-on jamais. Une scène un brin surréaliste tout de même !

lesechos

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