S’il ne plaide pas pour un « coup de bambou fiscal » afin de conserver compétitivité et attractivité, le Premier président de la Cour des comptes considère que le débat fiscal doit survenir lors du prochain débat budgétaire.
Le Premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a estimé mercredi « qu’on ne (pouvait) pas fermer le débat fiscal », notamment en termes politiques, alors que le gouvernement s’est engagé à ne pas augmenter les impôts en 2026. « Le principal effort (budgétaire) important doit être fait sur les dépenses publiques », Etat, collectivités locales, sécurité sociale, a-t-il affirmé.
« Je continue de penser qu’il faut faire attention aux impôts, mais en même temps nous ne pouvons pas fermer le débat fiscal, (que ce soit) en termes d’équité, de rendement, et en termes politiques », a-t-il poursuivi, « car il faudra bien trouver une majorité » pour voter le budget 2026.
« Le débat fiscal c’est l’essence même de la démocratie », a relevé l’ancien ministre socialiste, en particulier des Finances de 2012 à 2014.
« Je ne plaide pas pour un coup de bambou fiscal, il faut l’éviter pour garder notre compétitivité, notre attractivité, mais je dis (…) que le débat fiscal aura lieu forcément pendant le débat » budgétaire, a-t-il précisé, et « il vaut mieux l’aborder, comme dit le Premier ministre, sans totem et sans tabou ».
Modifier le crédit d’impôt pour l’emploi d’une personne à domicile
Alors que la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a suggéré mercredi la suppression de certaines niches fiscales, Pierre Moscovici a relevé que cela, déjà, « revient à augmenter les impôts », et qu’il « ne faut pas jouer sur les mots ». Il a évoqué une possible modification du plafond du crédit d’impôt pour l’emploi d’une personne à domicile, niche à laquelle le gouvernement semble pour l’instant réticent à s’attaquer.
« Moi-même j’ai un bon revenu et je peux déduire pas mal pour l’aide à domicile.
Si on me disait qu’on passe de 10.000 à 3.000 euros, ça me ferait plus d’impôts mais j’ai le moyen de le faire, ça fait partie des sujets d’équité qui doivent être traités », a-t-il ajouté. « Après, le gouvernement fait ce qu’il veut ».
AFP