Le paludisme de retour en Europe ? L’OMS sonne l’alarme !

Alors que l’Europe avait été déclarée exempte de paludisme autochtone depuis 2015, des signaux inquiétants émergent ces dernières années. Selon le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié en 2025, 127 cas autochtones de paludisme ont été recensés en 2023 sur le continent européen, contre moins de 10 cas par an avant 2020.

Cette résurgence soulève des questions majeures sur la réapparition de cette maladie autrefois éradiquée en Europe.

Pourquoi le paludisme réapparaît-il en Europe ?

Plusieurs facteurs expliquent ce retour du paludisme sur le vieux continent.

  • Le premier est le réchauffement climatique, qui étend progressivement l’habitat favorable aux moustiques Anopheles, vecteurs du parasite responsable du paludisme.
  • Des températures plus élevées et des étés plus longs permettent à ces moustiques de survivre et de se reproduire dans des zones auparavant trop froides ;
  • Ensuite, la mondialisation et l’augmentation des voyages internationaux facilitent l’introduction du parasite dans des régions où il avait disparu. Des voyageurs ou migrants porteurs du parasite peuvent infecter localement les moustiques, qui transmettent ensuite la maladie à d’autres personnes ;
  • Enfin, certains pays européens ont réduit leurs budgets dédiés à la surveillance et à la lutte contre les maladies vectorielles, ce qui a affaibli les dispositifs de prévention et de contrôle.
  • Les zones à risque en Europe
    L’OMS identifie trois foyers principaux où le paludisme autochtone a été détecté récemment : la Grèce, l’Italie et le sud de la France.

    En Grèce, 41 cas ont été signalés en 2023, principalement dans les zones humides du nord ;

  • En Italie, 33 cas ont été recensés, notamment en Sardaigne et dans le delta du Pô ;
  • Enfin, le sud de la France, autour de la Camargue et de la Corse, a enregistré 12 cas.
  • Ces régions combinent des conditions climatiques favorables à la prolifération des moustiques et un fort flux touristique en provenance de zones endémiques, ce qui augmente le risque de transmission.

    Les nouveaux défis sanitaires

  • L’OMS alerte sur deux menaces :

    La résistance aux insecticides : 78% des moustiques européens montrent désormais une résistance partielle aux pyréthrinoïdes, principaux composants des sprays anti-moustiques ;
    Les retards de diagnostic : 63% des médecins européens interrogés ne pensent pas systématiquement au paludisme face à une fièvre estivale, selon une étude de l’European center for disease control (ECDC).

  • Les mesures préventives recommandées
  • L’OMS Europe publie en 2025 un nouveau protocole incluant :

    _Un système d’alerte précoce basé sur l’IA analysant climat, mouvements de population et résistances vectorielles ;

  • _La formation obligatoire des médecins généralistes aux symptômes atypiques ;
  • _Le déploiement ciblé de moustiquaires imprégnées dans les zones identifiées à risque.
  • Conclusion : vigilance sans alarmisme
  • Si le risque reste faible (0,03 cas/100 000 habitants), l’OMS souligne que l’Europe doit réactiver ses mécanismes de surveillance. Les spécialistes rappellent qu’un diagnostic précoce permet une guérison totale dans 99% des cas.

    La clé ? Combiner vigilance individuelle (protection contre les piqûres) et action collective (maintien des budgets de recherche).

  • passeportsante

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