Au deuxième jour de l’exposition du corps du pape François dans la basilique Saint-Pierre, les fidèles se pressent de plus en plus nombreux pour lui rendre un dernier hommage. Souvent après une longue attente et un passage rapide devant le cercueil, plusieurs d’entre eux racontent à France 24 l’expérience qu’ils viennent de vivre, en famille ou entre pèlerins.
Sous le panneau « Exit » placé à une extrémité de la place Saint-Pierre, les fidèles et touristes sortant de la Basilique croisent ceux qui, moins matinaux, débutent tout juste leur longue ascension vers le maître-autel où a été placé la veille le corps du pape François.
Selon le Vatican, 61 000 personnes sont déjà venues lui rendre hommage entre mercredi matin et jeudi 24 avril, à midi.

« Le visage était cireux, mais je suis heureuse de l’avoir vu »
« Ça a été rapide, mais ça a été très fort », commence Monique, qui ne s’était encore jamais rendue au Vatican. Elle qui avait initialement prévenu qu’elle n’irait pas à la Basilique après le transfèrement de la dépouille de François dit avoir bien fait de changer d’avis.
« La partie supérieure [du corps] était découverte, le visage était cireux, mais je suis heureuse de l’avoir vu », dit-elle.
Avec son amie Thérèse et les autres membres de leur groupe, elles sont arrivées à 7 h 15. Les portes de la Basilique venaient alors d’ouvrir. « On n’a pas trop fait la queue, ça a été surprenant, c’était très bien organisé », poursuit Monique.
« Simplement, il fallait circuler sans s’arrêter, pour éviter que les gens ne tombent en pâmoison devant le corps. »
« Ils répétaient ‘Presto, presto !’ [dépêchez-vous, en italien, NDLR] et ‘No photo, no photo !' », se souvient Thérèse, qui explique avoir pu se préparer et « se recueillir mentalement » dans la file d’attente, puis en sortant de la Basilique.
De manière générale, à l’intérieur « les visages étaient assez graves et les gens ont raisonnablement rangé leur téléphone portable en approchant du cercueil », raconte-t-elle. « Mais pour d’autres, on sentait que c’était du tourisme malvenu. Certains ont essayé jusqu’au bout de prendre des photos. »
« Le voir allongé sans vie, ce n’est pas facile »
Alors que la pluie commence à tomber, forçant les visiteurs à s’abriter sous les devantures des boutiques de souvenirs, s’avancent vers la sortie trois religieuses, protégées par leur voile bleu-gris.
Toutes trois vivent à Rome, mais font partie d’une congrégation de sœurs basée à Abuja, au Nigeria : les Sisters of Jesus the Good Shepherd.
Avant les funérailles du pape François auxquelles elles assisteront, sœur Dorothy, sœur Queen Darleen et sœur Helen ont souhaité voir une dernière fois ce pape qu’elles aimaient tant.

« Nous l’aimions beaucoup, c’était un homme bon », ajoute sœur Queen Darleen. Malgré le monde présent dans la Basilique, dit-elle, rien n’aurait pu gâcher leur temps de prière.
François et Francesco
« C’est passionnant et très profond comme ressenti », témoigne quant à elle Federica, originaire de Modène, ville italienne située non loin de Bologne. « C’est à la fois assez étrange de se trouver ici, au Vatican, alors que le pape vient de mourir ».
Catholique pratiquante, Federica a pu se recueillir au près du pape accompagnée de ses trois fils adolescents qui disent avoir très bien vécu l’expérience.
« C’est très significatif pour moi, mais aussi pour les enfants », poursuit-elle, désignant le plus jeune d’entre eux. « Il est né la même année que la nomination du pape François », dit-elle. « Et il s’appelle Francesco. »
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