Les PFAS, ces substances chimiques persistantes, infiltrent désormais notre alimentation quotidienne. Une étude britannique récente révèle la présence alarmante de ces « polluants éternels » dans nos fruits et légumes préférés. Quels sont les produits les plus contaminés et comment pouvons-nous limiter notre exposition à ces composés potentiellement dangereux pour notre santé ?
La contamination de notre alimentation par les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) suscite une inquiétude croissante dans la communauté scientifique. Ces composés chimiques, reconnus pour leur extraordinaire résistance à la dégradation, se retrouvent désormais dans de nombreux produits de consommation courante.
Une étude britannique publiée en avril 2024 dans Nature Geosciences, offre un éclairage préoccupant sur leur présence dans notre alimentation végétale quotidienne, identifiant certains fruits et légumes particulièrement touchés par cette contamination invisible.
Les fruits rouges en tête des aliments contaminés par les PFAS
Le comité consultatif sur les résidus de pesticides du ministère britannique de l’Environnement (PRiF) a mené une analyse approfondie qui révèle des résultats préoccupants. Les fraises se distinguent malheureusement comme les championnes de la contamination aux PFAS, avec 95 % des échantillons testés contenant des résidus détectables de ces substances.
D’autres fruits populaires présentent également des niveaux significatifs de contamination :
- _Raisins : 61 % des échantillons contaminés.
- _Cerises : 56 % des échantillons positifs aux PFAS.
- _Pêches et abricots : au moins 15 % des échantillons contaminés.
Cette présence massive dans les fruits rouges et à chair tendre soulève des questions sur les mécanismes de contamination, potentiellement liés aux pratiques agricoles intensives et à l’utilisation de pesticides contenant ces substances chimiques persistantes.

Les légumes également touchés par la contamination
Les légumes ne sont pas épargnés par cette pollution chimique. L’étude britannique identifie plusieurs produits couramment consommés comme particulièrement affectés par la présence de PFAS :
Les épinards figurent parmi les légumes les plus contaminés avec 42 % des échantillons testés contenant des niveaux détectables de PFAS. Ces légumes-feuilles, pourtant réputés pour leurs qualités nutritionnelles, semblent particulièrement vulnérables à cette contamination environnementale.
Les tomates suivent de près avec 38 % d’échantillons contaminés, tandis que les haricots et concombres présentent des traces de PFAS dans au moins 15 % des cas analysés. Selon les données du PRiF, environ 1,8 % des échantillons testés contenait des concentrations dépassant les limites réglementaires autorisées.
L’impact sanitaire des PFAS sur notre organisme
Les PFAS représentent un groupe de plusieurs milliers de composés chimiques synthétiques utilisés depuis les années 1940 dans de nombreuses applications industrielles. On les retrouve dans les ustensiles de cuisine antiadhésifs, les emballages alimentaires, les textiles imperméables et de nombreux produits cosmétiques.
Ces substances sont particulièrement préoccupantes pour la santé humaine en raison de leur persistance exceptionnelle dans l’environnement et l’organisme.
Les études scientifiques associent l’exposition aux PFAS à plusieurs risques sanitaires majeurs :
- _augmentation du risque de cancers, notamment du rein et des testicules ;
- _perturbations du système endocrinien et immunitaire ;
- _problèmes hépatiques et élévation du taux de cholestérol ;
- _troubles de la fertilité et du développement.
Nick Mole, porte-parole de l’association Pesticide Action Network UK, souligne que « l’accumulation de preuves scientifiques établissant un lien entre les PFAS et des pathologies graves constitue un motif légitime d’inquiétude », d’autant plus que ces composés peuvent persister très longtemps dans notre corps.
Réduire notre exposition aux polluants éternels
Face à cette contamination généralisée, plusieurs approches peuvent être adoptées pour limiter notre exposition quotidienne aux PFAS. Le lavage soigneux des fruits et légumes constitue une première étape, bien qu’insuffisante pour éliminer totalement ces substances qui peuvent être absorbées par les plantes.
Privilégier les produits issus de l’agriculture biologique, qui interdit certains pesticides contenant des PFAS, représente une alternative pertinente. La diversification des sources alimentaires peut également contribuer à réduire l’exposition globale à ces contaminants.
Au niveau collectif, seules des réglementations plus strictes et une refonte des pratiques industrielles permettront de diminuer significativement la présence de ces substances dans notre environnement.
Les initiatives européennes visant à restreindre l’utilisation des PFAS constituent un premier pas encourageant vers une meilleure protection de notre santé et de nos écosystèmes.
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