Officiellement écarté de la course à l’Europe à la suite de son revers cuisant face à l’Olympique de Marseille (4-1), le Stade brestois se dirige vers une fin de saison tranquille. Si elle est épargnée par l’éreintante course pour le maintien, la bande d’Éric Roy doit désormais se focaliser sur la suite avec peu de certitudes. Est-ce la fin de la parenthèse enchantée pour les Ty-Zefs ?
Surclassé par un Olympique de Marseille affamé ce dimanche soir au Vélodrome (4-1), et Amine Gouiri touché par la grâce après un stage en Italie, le Stade brestois a vu ses derniers espoirs d’accrocher une qualification en Coupe d’Europe pour une deuxième saison consécutive s’évaporer.
La déception devrait rapidement être évacuée, notamment à la suite des derniers mois exceptionnels vécus par les Ty-Zefs (troisièmes de Ligue 1 et parcours plus qu’honorable en Ligue des champions) et d’un maintien acquis dès début mars.
Seul problème : à trois journées du clap de fin, il est encore difficile pour le club finistérien de mettre le cap sur les prochaines échéances.
Le choix du Roy
Apparu dépité après ce troisième match sans victoire des Bretons, en qualifiant notamment sa « ligne défensive d’agneaux », Éric Roy, en fin de contrat à l’issue de la saison, n’a toujours pas acté la prolongation de son aventure avec Brest, qui lui avait tendu la main en janvier 2023 alors qu’il n’avait plus entraîné une équipe depuis onze ans. Avec cette fin de saison sans enjeu, les discussions devraient logiquement s’accélérer pour l’entraîneur qui a décrété qu’il ne s’exprimerait plus sur ce sujet avec un « silenzio stampa » soufflé en conférence de presse la semaine dernière.
Cette incertitude crispe forcément tout un club qui a vu en l’ancien Niçois un druide (48 victoires, 23 nuls et 34 défaites) capable de guider les siens vers des moments magiques, et d’en faire profiter par procuration la ville et ses supporters, qui n’auraient jamais pu imaginer une seconde vivre de telles émotions avec leur club de cœur, plus habitué à jouer le maintien en Ligue 1. Les regards se dirigent désormais vers l’horizon, à en croire l’ancien directeur sportif de Watford.
« Il est évident qu’on est dans une préparation de la saison prochaine, a posé l’entraîneur du club finistérien après le revers en terres phocéennes. Entre les joueurs prêtés, les joueurs en fin de contrat et sous contrat, il y aura peut-être plus de possibilités de voir les joueurs susceptibles d’être avec nous la saison prochaine.
Mais il y aura quand même l’ambition, à chaque match, d’aligner la meilleure équipe. »
Le meilleur entraîneur de Ligue 1 la saison dernière a soulevé un point important.
Avec près de 11 joueurs en fin de contrat, dont plusieurs bonnes pioches arrivées cette saison en prêt (comme Abdallah Sima, Soumaïla Coulibaly, Abdoulaye Ndiaye), des joueurs importants comme Mathias Pereira Lage et Massadio Haidara, et les départs probables de tauliers de l’effectif comme Marco Bizot et Mahdi Camara, il risque d’y avoir de nombreux bouleversements dans l’effectif brestois. Les performances en Ligue des champions ont braqué les feux des projecteurs sur le onze breton et les sollicitations pourraient être nombreuses.
Outre les joueurs, le directeur sportif Gregory Lorenzi pourrait lui aussi prendre le large.
L’un des architectes majeurs de l’embellie brestoise, approché par le Stade rennais l’été dernier, est courtisé de toutes parts. Il serait compréhensible, après près de 10 ans de bons et loyaux services, de voir le Bastiais s’en aller, ce qui serait une perte majeure pour le club. Il est d’ailleurs probable que l’avenir du directeur sportif, qui est à l’origine de l’arrivée d’Éric Roy, soit lié à celui de l’entraîneur principal des Ty-Zefs.
La stabilité comme réussite
Malgré ces potentiels chamboulements à venir et la possibilité que Brest rentre dans le rang, il n’y a pas de gros motifs d’inquiétudes à avoir à court terme. Avec son parcours en Ligue des champions, le SB29 a empoché au moins 33,94 millions d’euros de l’UEFA, ce qui permet au président Denis Le Saint, pour qui un sou est un sou, de préparer sereinement la saison à venir, et ce malgré la crise des droits TV. Une aubaine pour le club de la cité du Ponant, dont le budget ne dépasse pas les 50 millions d’euros.
Dans les années à venir, le Stade brestois va se doter également d’un nouveau stade : l’Arkéa Park. S’il a un nom, impossible en revanche de connaître la date de l’inauguration de cet écrin de 15 000 places situé à Guipavas, même si la livraison est espérée pour l’année 2027. L’avenir est donc flou, mais le club peut se targuer d’être parvenu à pérenniser sa présence en Ligue 1, avec une septième saison consécutive dans l’élite la saison prochaine. Alors, fin de la parenthèse enchantée ou prolongement du règne de King Éric ?
sofoot