Sandrine Soubeyrand est devenue la deuxième joueuse puis entraîneuse française à remporter la Coupe de France. Avec ce succès de prestige face au PSG samedi, la coach du Paris FC – élue pour la deuxième fois « Meilleure entraîneuse de la saison » lors des trophées de la Première Ligue, poursuit sa route vers les sommets de sa discipline.
Vingt ans presque jour pour jour séparent le premier titre en Coupe de France de Juvisy de celui remporté ce samedi sous le soleil de Calais par son évolution, le Paris FC, face à un PSG qui n’avait pas grand-chose à lui envier. Si depuis, Juvisy est devenu Paris, Gaëtane Thiney approche la quarantaine et la famille Arnault a pris la tête du club, Sandrine Soubeyrand fait office de fil rouge entre ces deux époques.
Si elle a beau être taiseuse et discrète, « Soub’ » a eu du mal à cacher son émotion lorsque Chiamaka Nnadozie a détourné le tir au but de Jade Le Guilly, offrant au Paris FC « nouvelle génération » le premier titre de sa jeune histoire, débutée en 2017. La main ferme de sa gardienne internationale nigériane a également offert à Soubeyrand un ticket d’entrée pour un carré VIP très très restreint : l’ancienne internationale française est ainsi devenue la deuxième tricolore à remporter la Coupe de France en tant que joueuse et en tant qu’entraîneuse après Sonia Bompastor. Si cela peut paraître anecdotique pour certains, le réussir après six ans passés à progresser et imposer son idée à la tête du Paris FC démontre le statut qu’est en train de se bâtir la native de Saint-Agrève.
Un succès qui confirme une saison hors normes
Pendant que les joueuses du PFC ont assuré le show d’après-match au stade de l’Épopée, enchaînant les danses au milieu de la pelouse agrémentées de lunettes en tout genre rapportées du vestiaire,
Soubeyrand a pris le temps de célébrer avec son staff – qu’elle n’oublie jamais de citer lorsque l’on lui adresse des éloges – avant de se présenter émue en conférence de presse : « On a un collectif qui tourne plutôt bien, on a pu rivaliser, on s’est créé des situations, on a joué […] Qu’il n’y ait pas de vainqueur à la fin, ça me semble assez logique sur la totalité des 90 minutes. Mais plusieurs fois, on a échoué lors des séances de tir au but. Donc c’est bien aussi quand ça bascule, c’est que mentalement, on a progressé. »
Ce qui fait aussi la force du Paris FC cette saison, c’est l’osmose qui règne entre Sandrine Soubeyrand et ses joueuses.
Futur adversaire du @PSG_Feminines en finale de #CDFFéminine demain, le @PFC_feminines n'a remporté aucun de ses 29 derniers matches TCC face à son rival de la capitale (10 N, 19 D), perdant également les 3 séances de TAB disputées sur cet intervalle. Défi #PFCPSG pic.twitter.com/8ySWHXjud2
— Daniel Marques (@Daniel_MRQ) May 2, 2025
Comme l’expliquait Gaëtane Thiney, une véritable relation de confiance s’est nouée entre la capitaine et sa coach et qui se transmet aussi au reste du groupe : « Elle a un management horizontal avec les cadres et les leaders, pas spécialement qu’avec moi. Elle a un cadre, une fois qu’on est dedans, il y a beaucoup de liberté et d’autonomie, ça permet qu’il n’y ait pas un gap trop important entre ce que le groupe vit et ce que l’entraîneur voit. La force de notre groupe, c’est qu’on soit toutes dans les mêmes dispositions et qu’on pense toutes la même chose. » Même si le Paris FC connaît encore ses limites en matière de résultat et a d’ailleurs abordé cette rencontre comme « outsider » comme le confiait Soubeyrand en avant-match, ses principes de jeu sont restés immuables.
Toujours portée sur l’offensive, la meilleure coach de la saison a su s’adapter pour contourner les faiblesses de son équipe : là où les saisons précédentes, son PFC devait créer du jeu et tenter le tout pour le tout quoi qu’il arrive, cette année son onze a accepté de jouer plus bas lors des affiches contre les cadors du championnat. Une approche payante puisque son équipe n’a perdu aucun match face à Lyon et au Paris Saint-Germain lors de la campagne 2024-2025 et même permis à son équipe de remporter le premier match de son histoire face au PSG lors de cette finale.
Un style antinomique à celui minimaliste de Fabrice Abriel que Soubeyrand et ses troupes retrouveront dès dimanche prochain à l’occasion des demi-finales de play-off de la Première Ligue, avant peut-être de partir vers d’autres horizons… ou de poursuivre son règne parisien sous l’égide de la famille Arnault.
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