Les habitants de la région de Soumy ont commencé à évacuer plus tôt dans la journée de mardi, car les attaques russes s’intensifient. Les autorités locales signalent que la situation en matière de sécurité dans la ville s’est détériorée ces derniers jours.
Au moins trois personnes, dont un garçon de 6 ans, ont été tuées mardi après-midi lors d’une frappe russe avec un missile balistique sur des infrastructures civiles dans la banlieue de Soumy (nord-est de l’Ukraine), selon les autorités locales.
« Les Russes ont pris la vie d’un garçon de 6 ans, d’une femme de 20 ans et d’un homme de 41 ans.
Je présente mes sincères condoléances aux familles des victimes. Quatre enfants et quatre adultes blessés se trouvent actuellement dans des établissements médicaux. Deux d’entre eux sont dans un état extrêmement grave », a précisé le chef de l’administration militaire régionale de Soumy Oleh Hryhorov, dans la soirée du mardi.
Les 7 et 8 mai, la région de Soumy a décrété des jours de deuil.
Vagues de drones sur Kharkiv
La ville de Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, a été attaquée par des drones russes pendant environ deux heures, ce mardi. Des témoins ont fait état d’une vingtaine d’explosions dans la ville.
Selon le maire de la ville, Ihor Terekhov, des incendies ont éclaté dans quatre quartiers, l’un des plus importants étant celui du marché de Barabachovo. Selon les autorités, 90 boutiques y ont été détruites. À noter qu’il s’agit de la quatrième attaque contre ce marché depuis le début de l’invasion russe.
Dans la partie ouest de la ville, un immeuble résidentiel de plusieurs étages a été endommagé.
Nataliia Mishukova, l’une des résidentes, témoigne : « Vers 4 h 20 du matin, la première explosion s’est produite, puis d’autres bombardements encore. Après la dixième, nous avons arrêté de compter ».
« Ma porte d’entrée a été arrachée, ainsi que le balcon et la fenêtre. Ma voiture est également endommagée », se désole cette habitante.
Quatre drones ont aussi frappé un complexe hôtelier dans le nord de la ville. Le chef de l’administration militaire régionale, Oleh Syniehubov, a déclaré que quatre personnes avaient souffert de stress aigu à la suite de ces attaques.
Attaques à Soumy
Dans le même temps, les habitants de Bilopillia, dans la région voisine de Soumy, ont commencé à évacuer les lieux, à cause de l’intensification des attaques russes.
Les autorités locales, dont le maire Yurii Zarko, ont indiqué que la situation en matière de sécurité dans la ville s’était aggravée ces derniers jours, suscitant de nouveaux appels à l’évacuation.
« Même ceux qui n’ont pas voulu partir avant, ou qui sont partis puis revenus – ceux qui ont encore un endroit où retourner – voient que la situation s’aggrave, alors ils évacuent à nouveau », a déclaré M. Zarko.
« La plupart des personnes qui disposent de leur propre moyen de transport sont déjà parties d’elles-mêmes. Comme la situation ne cesse de s’aggraver, les gens prennent la décision de partir pour rester en sécurité. »
De nombreux habitants, dont des personnes âgées et des personnes à mobilité réduite, ont quitté les lieux avec l’aide des services d’urgence et des équipes de la Croix-Rouge ukrainienne.
Volodymyr Moskalenko, commandant de l’unité d’intervention rapide de la Croix-Rouge ukrainienne, a déclaré que deux ambulances étaient utilisées pour déplacer les personnes à mobilité réduite.
« Nous les chargerons et elles se rendront directement à Soumy. Le véhicule le plus tout-terrain ira là où les routes sont vraiment mauvaises, là où l’accès est difficile – nous irons chercher les gens là aussi », a-t-il déclaré.
Évacuation obligatoire des enfants
Le 2 mai, les autorités ont annoncé l’évacuation obligatoire des familles au sein desquelles il y a des mineurs, à Shakhove et à Toretske, en raison des bombardements russes en cours.
Plus de 30 enfants ont été évacués du village de Shakhove, dans la région de Donetsk, au cours des trois derniers jours, selon le chef de l’administration militaire locale, Serhiy Sazhko.
Les familles sont transportées en lieu sûr à Voloshyne, dans la région de Jytomyr, où elles seront accueillies par des bénévoles.
Libération de prisonniers
Dans ce climat tendu, l’Ukraine et la Russie ont procédé à un échange de 205 soldats, faits prisonniers de guerre. De chaque côté, le même nombre de combattants a pu retrouver la liberté. Un échange qui intervient deux jours avant le cessez-le-feu de 72h, initié par la Russie.
Our people are free. Our people are home.
Today, Ukraine has brought back 205 warriors. Young and older men from almost all types and branches of the Armed Forces. Defenders of Mariupol and the entire front line.
They have been scattered across many Russian regions, imprisoned… pic.twitter.com/wW8cJ981mg
— Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) May 6, 2025
AP