Italiano : dans les yeux d’Émilie-Romagne

Vincenzo Italiano offrirait-il enfin un trophée à Bologne ? Depuis 1974, le club d’Émilie-Romagne rêve de renouer avec la gloire ce mercredi face à l’AC Milan. À sa tête, un technicien porté sur un jeu offensif qui a su perpétuer, voire améliorer, le boulot réalisé par Thiago Motta chez les Rossoblù, ainsi qu’un vrai spécialiste des coupes.

Et s’il était là, l’entraîneur qui ramènera le titre que Bologne attend depuis plus d’un demi-siècle ? Une Coupe d’Italie remportée en 1974 et depuis… plus rien pour le chef-lieu de la région d’Émilie-Romagne. Un passage à vide qui pourrait s’arrêter ce mercredi soir, où les Rossoblù affrontent l’AC Milan en finale de Coupe d’Italie au Stadio Olimpico de Rome (21h).

Cet espoir, Bologne le doit en partie à un homme : Vincenzo Italiano.

Arrivé l’été dernier pour pallier le départ de Thiago Motta, qui a filé à la Juventus, le technicien italien avait la lourde responsabilité de faire, au minimum, aussi bien que son prédécesseur. L’ancien milieu du PSG avait laissé le club à une cinquième place qualificative pour la Ligue des champions, une première depuis 59 ans.

Un défi accru par les départs des deux meilleurs éléments de l’an passé : celui de Joshua Zirkzee vers Manchester United et de Riccardo Calafiori à Arsenal.

Le tout dans un club abonné au ventre mou de Serie A (entre 2016 et 2023, Bologne a chaque fois terminé entre la 9e et la 15e place). Autant dire que la tâche n’était pas évidente. C’est là que l’effet Vincenzo Italiano prend forme : cette saison, il s’apprête à qualifier son équipe pour une seconde édition consécutive dans la plus belle des compétitions européennes. Et pourquoi pas, être vainqueur de la Coupe d’Italie contre le mythique AC Milan. Rien que ça.

Une première saison réussie

« Je lui ai tout de suite dit (à Italiano) : “Boss, vous avez été très courageux de venir ici. Qui nous rejoindrait à ce moment-là ? Il ne pouvait faire que pire. Et pourtant, il a choqué tout le monde. Je suis très heureux. Plus pour lui que pour moi. » Ces propos, ce sont ceux de son meilleur buteur Riccardo Orsolini (13 buts en Serie A cette saison) dans un entretien au Guardian en avril dernier, traduisant la reconnaissance de ce club pour son Mister.

Le Sicilien est un adepte d’un alléchant 4-2-3-1, articulé autour des indéboulonnables Sam Beukema en défense et Remo Freuler au milieu de terrain (35 matchs chacun en championnat). Pour accompagner Riccardo Orsilini en attaque et mener à bien un pressing haut et des transitions rapides, Bologne peut compter sur le Danois Jens Odgaard et Santiago Castro. Sans oublier l’ancien Toulousain Thys Dallinga, qui peine à afficher la même efficacité qu’au Téf’ (6 buts en 41 apparitions TCC).

Un style de jeu aux antipodes des traditions tactiques transalpines, et qui fonctionne.

« Les tacticiens comme lui révolutionnent notre football et prouvent que l’on peut gagner sans faire le catenaccio », estimait justement Gian Piero Gasperini en 2023.

Un bol d’air frais qui fait du bien.

Cette recette permet à Bologne d’être toujours dans le coup pour arracher une place en Ligue des champions, pointant à la septième position, à deux petites unités de la quatrième place. D’ailleurs, lors de la saison en cours, Vincenzo Italiano n’a pas renoncé à ses idées de jeu en C1 et a affiché un beau visage, hélas pas récompensé avec une 28e position finale. Les supporters retiendront probablement le succès 2-1 contre Dortmund au stade Renato-Dall’Ara, symbole d’une campagne fidèle à eux-mêmes.

Un homme de finales (perdues)

Vincenzo Italiano s’est bâti au fil des saisons une réputation d’homme de coupes. Certes toutes perdues, pour les dernières, mais entre 2021 et 2024, la Fiorentina a quand même eu le droit de visiter trois fois le dernier carré de la Coupe d’Italie (2022, 2023 et 2024) pour une finale perdue en 2023 contre l’Inter Milan (2-1).

Même son de cloche en Ligue Conférence : deux finales atteintes en 2023 et 2024, deux échecs aux portes du sacre (contre West Ham puis l’Olympiakos).

En conférence de presse ce mardi, il affirme que la finale contre l’AC Milan est « une autre histoire » et pense aux « 29 203 animaux rouge et bleu qui seront derrière nous, rêvant qu’ils pourront eux aussi soulever une Coupe. Au nom de tous les habitants de Bologne, nous espérons un grand spectacle ».

Après s’être incliné vendredi dernier en championnat contre les Rossoneri (3-1), Vincenzo Italiano aura l’occasion de ramener à tout un peuple un premier trophée depuis 51 ans, et de ponctuer ce bel exercice 2024-2025 de la meilleure des manières.

sofoot

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