Face aux nombreuses difficultés structurelles dans le secteur de la santé scolaire, plusieurs mesures de réorganisation et de formation pour mieux assurer la santé mentale des collégiens et des lycéens ont été annoncées par le ministère de l’Éducation au cours des Assises de la santé scolaire.
Dans le cadre des Assises de la santé scolaire qui se sont tenues ce mercredi 14 mai, Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, a dévoilé plusieurs mesures techniques de réorganisation et de formation afin de mieux assurer la santé mentale des collégiens et des lycéens en France.
Objectif: « interroger la manière dont l’école se structure pour permettre de répondre aux enjeux concernant le bien-être des élèves ». Face aux nombreuses difficultés structurelles et au manque d’attractivité dans le secteur de la santé scolaire, plusieurs pistes ont été annoncées pour mieux former le personnel et les élèves.
Première mesure: celle de la visite médicale, bien souvent délaissée par les établissements scolaires. Aujourd’hui, seulement 20% des élèves de six ans accèdent à ce rendez-vous. Le gouvernement souhaite désormais que 100% des élèves de cet âge passe cette visite.
À la suite de ce rendez-vous, une équipe pluricatégorielle étudiera les dossiers des enfants afin de prévoir, en fonction des situations de chaque élève, soit une visite médicale avec le médecin scolaire, soit un bilan psychologique avec une psychologue de l’Éducation nationale ou bien une consultation avec l’infirmière de l’établissement scolaire. Le but étant de repérer les éventuels troubles psychiques.
Décharger les médecins scolaires
Toujours au niveau de la prise en charge des élèves, un système coupe-fil au sein de centres médico-psychologiques (CMP) sera mis en place pour éviter une nouvelle phase d’évaluation des élèves repérés en fragilité.
L’objectif étant de décharger les médecins scolaires d’une partie des charges administratives pour mieux se concentrer sur la santé des élèves.
Par ailleurs, le ministère de l’Éducation nationale souhaite également renforcer l’avis des médecins pour des aménagements pédagogiques prévus dans les établissements.
Un protocole de prise en charge dans chaque collège et lycée et dans chaque circonscription pour les écoles va également être mis en place, afin de guider le personnel face aux problèmes de santé mentale des élèves.
Ce protocole sera déployé au dernier trimestre pour tous les élèves.
Un parcours de formation pour les chefs d’établissement va notamment être lancé pour mieux accompagner l’élève.
Un kit de formation transmis auprès du personnel
De nombreuses autres formations sont aussi prévues pour renforcer les compétences des équipes pédagogiques: deux personnels seront formés en santé dans chaque département, et 100 conseillers techniques en santé mentale seront nommés dans chaque département dès la rentrée de septembre 2025.
Plusieurs autres outils d’accompagnement ont été annoncés: un kit de formation sera transmis auprès des personnels sociaux de l’établissement dès la fin de l’année, et plusieurs partenariats avec les maisons des adolescents (maison des jeunes) vont être mis en place ou vont se renforcer.
Un nouveau module pour sensibliser les élèves
Du côté des élèves, des formations sur les compétences psychosociales seront inscrits dans le nouveau programme scolaire d’ici 2026. Afin d’identifier un camarade de classe qui va mal, un module de sensibilisation pour les élèves, intitulé « L’aider », va se généraliser dans les classes. L’objectif étant de repérer les logiques de groupe délétères.
Dans un des derniers rapports sur la santé mentale des collégiens et lycéens, Santé publique France a dévoilé que la santé mentale et le bien-être des élèves « se dégradent durant le collège et ne s’améliorent pas au lycée ».
Selon le rapport de l’agence publié en 2024, 14% des collégiens et 15% des lycéens présentent un risque important de dépression, et 24% des lycéens déclarent des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois.
bmftv