Enlèvements dans la cryptomonnaie : les pistes des politiques pour enrayer ce nouveau fléau

Outre Bruno Retailleau, qui promet de premières mesures et un plan d’action sur le long terme, le député (Renaissance) Paul Midy entend déposer un texte à l’Assemblée.

Comment répondre à cette nouvelle menace ? Le gouvernement et une partie de la classe politique se penchent sur la série d’enlèvements et de tentatives dont sont victimes des acteurs de la filière des cryptomonnaies en France.

Ces derniers mois, plusieurs dirigeants de sociétés spécialisées, ainsi que des proches, ont été les cibles de malfaiteurs et de leurs méthodes violentes.

La dernière tentative d’enlèvement, avortée mais spectaculaire, mardi dernier en pleine rue à Paris, a visé la fille et le petit-fils, mineur, du PDG de la plateforme d’échanges Paymium.

Une scène, filmée, a suscité une certaine onde de choc dans le débat public, et poussé certains responsables à s’emparer du sujet.

Tandis que le ministre de l’Intérieur annonce la création d’un groupe de travail en vue d’un plan d’actions, une proposition de loi sur le sujet pourrait également arriver rapidement sur les tablettes de l’Assemblée nationale. Tour d’horizon des pistes envisagées.

Briefing sécurité, accès prioritaire au 17…
Après avoir reçu plusieurs acteurs de cryptoactifs à Beauvau vendredi 16 mai, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a donc annoncé la mise en place « de premières mesures de prévention et de protection immédiates », avec, en parallèle, un « travail approfondi » pour « rehausser structurellement le niveau de sécurité des professionnels du secteur crypto. »

Sans entrer dans le détail des premières décisions, les services du ministère évoquent notamment une « collaboration renforcée » entre forces de l’ordre et professionnels du secteur, avec « un accès prioritaire au numéro d’appel d’urgence 17 » et une « consultation de sûreté de leurs domiciles par les référents sûreté de la police et de la gendarmerie nationales ».

Dans le même esprit, il sera également proposé aussi aux professionnels de la filière ainsi qu’à leurs familles un « briefing sécurité » assuré par les unités d’élite d’intervention de la gendarmerie (GIGN) et de la police (RAID et BRI).

Il est prévu aussi « la mise en place d’un double point de contact, avec le numéro 17 pour toute forme d’urgence et le commandement du ministère de l’Intérieur dans le cyberespace (ComCyberMI) en charge de l’accompagnement de la filière », selon les précisions du ministère de l’Intérieur.

Cacher certaines informations
Dans ce contexte, certains parlementaires veulent ajouter leur pierre à l’édifice. C’est le cas par exemple du député (Renaissance) de l’Essonne Paul Midy qui annonce ce samedi 17 mai le dépôt d’un texte dans les jours à venir sur les mêmes enjeux. Lui veut notamment travailler sur la question de l’anonymat ou du pseudonymat des acteurs de la crypto dans les documents administratifs et officiels – donc publics.

« Le pseudonymat est possible pour les chefs d’entreprise.

C’est un système qui existe déjà pour les autoentrepreneurs. Il faut l’élargir », explique ainsi l’élu dans les colonnes des Échos, avec l’idée de tarir les informations sensibles à disposition des malfaiteurs. L’idée est prisée par les principaux concernés, mais rien ne sera simple.

Il faudrait, par exemple, contraindre les plateformes de données d’entreprises qui recensent, entre autres, les procès-verbaux d’assemblée générale et les mettent à disposition de tout un chacun, de masquer les données personnelles sensibles des différents acteurs. Ou alors agir à la source, auprès des producteurs de ces données, à savoir l’Insee, les tribunaux de commerce et le registre national des entreprises.

huffingtonpost

You may like