Des centaines de défenseurs de l’océan et d’amoureux de la nature se sont retrouvés dimanche sur plusieurs plages sud-africaines pour dénoncer un projet de recherche utilisant des ondes sismiques par le géant de l’énergie Shell.
Au Cap comme à Port Elizabeth notamment, les manifestants ont bravé pluie et grisaille pour dénoncer ce projet qui représente, à leurs yeux, un danger grave pour la faune marine au large de la très touristique « Wild Coast », dans l’est du pays. Ils ont perdu une manche vendredi, quand un tribunal sud-africain a rejeté leur demande d’interdiction urgente du projet, permettant à Shell de lancer ses opérations.
Au Cap, sur la plage de Muizenberg, des centaines de personnes, souvent en famille, ont déployé des banderoles « Shell en enfer » ou « Ne touchez pas à la côte », ainsi qu’un modèle géant de poisson snoek local, de la famille du maquereau, pour manifester leur préoccupation. A Port Elizabeth, d’autres centaines en coupe-vents et anoraks s’étaient massés sur une jetée, brandissant des pancartes appelant à boycotter les stations-services Shell et détournant le logo jaune en forme de coquille de l’entreprise pour lui ajouter un doigt d’honneur.
Afrique du Sud : un projet d'exploration sismique de #Shell décrié par @Oceans_Not_Oilhttps://t.co/oQDpXJ4MF8
— Africanews Français (@africanewsfr) November 17, 2021
Energies fossiles
« Alors que les scientifiques recommandent de mettre la pédale douce sur les énergies fossiles, et que nos voisins de l’hémisphère nord s’opposent à ces études sismiques, je trouve curieux que ces nouveaux « colonisateurs » se sentent justifiés de déplacer leurs activités indésirables en Afrique », râle auprès Alan Straton, un marin et militant écologiste local.
Dans la réserve naturelle de Nahoon Point, près d’East London (est), un responsable local de la police environnementale, Div de Villiers, a déclaré : « Nous ne savons pas quel impact les explosions sismiques auront sur une vie marine très riche qui existe depuis des centaines de milliers d’années ». Et d’ajourer : « Des recherches suffisantes ont-elles été faites sur toutes nos espèces de poissons? Est-ce que Shell a étudié l’impact possible sur les moyens de subsistance » des gens sur la côte.
Environmentalists protest on #SouthAfrica beaches to oppose @Shell #oil exploration
– Activists say Shell’s plans to search for oil and #gas off South Africa’s Wild Coast – a key tourist attraction – pose a danger to marine animalshttps://t.co/nulN0tB5H7#whales #fish pic.twitter.com/7fJt5nCpzu
— Environmental Investigation Agency (@EIA_News) December 6, 2021
Ondes de choc
La prospection offshore d’énergies fossiles utilise l’analyse de la propagation d’ondes sismiques pour déterminer la structure géologique des sols susceptibles de contenir des hydrocarbures. Les ondes de choc sont envoyées par des bateaux équipés de canons à air. Selon les écologistes, ces détonations peuvent perturber le comportement de la faune, son alimentation, sa reproduction ainsi que les migrations, notamment celle des baleines, la plupart des animaux marins s’appuyant sur l’audition.
Ouverte sur l’océan Indien, la Wild Coast aux paysages sauvages spectaculaires s’étend sur quelque 300 km et compte plusieurs réserves naturelles et zones marines protégées. Le géant anglo-néerlandais Shell avait annoncé que son projet d’exploration dans la région s’étendrait sur quatre ou cinq mois, sur une surface de plus de 6 000 km2. « Nous prenons toutes les précautions pour éviter ou minimiser l’impact sur les poissons, mammifères marins et autres espèces sauvages », avait affirmé un porte-parole le mois dernier.
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