Le royaume chérifien pourrait se doter d’une dizaine de nouvelles fermes piscicoles, un projet que l’Espagne considère comme une provocation de la part du royaume. En effet, le Maroc va construire dans les prochains mois une dizaine de fermes piscicoles au large des îles Canaries, lesquelles viendront s’ajouter aux trois autres déjà installées dans les îles Chafarinas, près de Melilla.
L’Espagne s’est officiellement plainte au Maroc de l’installation des trois fermes piscicoles dans les îles Chafarinas, près de Melilla, rappelé bladi.net. Mais, selon El Español, le royaume ne semble pas arrêter sa dynamique. Il vient d’autoriser une dizaine d’entreprises à construire des fermes piscicoles au Sahara, dans la baie de Dakhla plus précisément.
Le Maroc avait publié dans son journal officiel du 4 novembre 2021, les décrets autorisant les entreprises Seacom Aquaculture Sarl, Grands Chantiers du Sahara Gacsa et Talhamar Snc à installer des fermes piscicoles pour l’élevage d’huîtres, de bar et de daurade à Dakhla, a encore précisé bladi.net. Qui relève que ces entreprises pourront s’implanter sur une superficie de 2 à 25 hectares qu’elles pourront exploiter pendant une période de dix ans renouvelables.
Un peu plus tard, le 18 novembre 2021, le journal publie à nouveau les décrets autorisant une dizaine d’entreprises à installer leurs exploitations piscicoles sur une superficie de 2 à 45 hectares dans la même zone, dont huit à Dakhla pour l’élevage d’huitres et le reste à Agadir, Sidi Ifni, Chefchaouen et Berkane, pour l’élevage des algues. Ces autorisations sont également accordées pour une durée de dix ans et peuvent être renouvelées à la demande de l’entreprise.
La publication de ces décrets a obligé le ministère espagnol des Affaires étrangères a a adresser une « note verbale » à l’ambassade du Maroc pour dénoncer cette présence « illégale » du royaume dans les eaux territoriales espagnoles, a renchéri la même source.
La situation inquiète par ailleurs les îles Canaries. « Nous sommes préoccupés par l’impunité avec laquelle le Maroc continue d’agir dans les eaux du Sahara occidental avec le silence complice de la communauté internationale. […] Nous ne comprenons pas la passivité de l’Espagne ou le silence de l’ONU », a déclaré à bladi.net, le parti de Fernando Clavijo, qui demande depuis deux ans la comparution du ministre des Affaires étrangères pour éclairer sur la situation juridique des eaux des îles Canaries.
A noter que José Manuel Albares comparaîtra finalement le 16 décembre 2021 devant la commission des affaires étrangères du Sénat pour apporter une réponse à ces préoccupations.