Au revoir Merkel, place à Olaf Scholz officiellement nommé chancelier

Deux mois et demi après les élections en Allemagne, le social-démocrate Olaf Scholz devient, ce mercredi, chancelier, faisant revenir le centre-gauche au pouvoir et refermant définitivement les 16 années de l’ère Angela Merkel.
Le social-démocrate Olaf Scholz a été élu mercredi chancelier d’Allemagne par le Bundestag, mettant un terme définitif aux 16 années de l’ère Angela Merkel.
 
Soutenu par le SPD, les Verts et les Libéraux, M. Scholz, 63 ans, a reçu les suffrages de 395 des 736 députés du Bundestag. Il devait dans la foulée se rendre à la résidence du président de la République fédérale, Frank-Walter Steinmeier pour y recevoir son “acte de nomination”.
 
“Oui”, a ensuite répondu Olaf Scholz à la présidente du Bundestag, Bärbel Bas, qui lui demandait s’il acceptait le résultat du vote. Le président de la République fédérale, Frank-Walter Steinmeier doit maintenant lui remettre son “acte de nomination”, ce qui marquera alors le début officiel de son mandat.
 
À la mi-journée, il prêtera serment, avec son gouvernement, devant les députés.
 
Le résultat de ce vote, marque alors le retrait d’Angela Merkel à l’issue de quatre mandats qui, à neuf jours près, ne lui auront pas permis de battre le record de longévité détenu par Helmut Kohl (1982-1998).
 
Hommages en pagaille
La dirigeante, qui a reçu des hommages en pagaille ces dernières semaines, quittera définitivement la chancellerie après une cérémonie de passation des pouvoirs avec Olaf Scholz, son adversaire politique mais aussi, jeu des alliances oblige, son ministre des Finances et vice-chancelier ces 4 dernières années. Angela Merkel, au faîte de sa popularité il y a peu encore, met un terme à 31 ans de carrière politique dont 16 à diriger la première économie européenne.
 
Gouvernement paritaire
Féministe convaincu, Olaf Scholz prendra à sa suite les rênes d’un gouvernement composé pour la première fois d’autant d’hommes que de femmes. Trois d’entre elles seront à la tête de ministères clés: les Affaires étrangères pour l’écologiste Annalena Baerbock, la Défense et l’Intérieur pour les deux sociales-démocrates Christine Lambrecht et Nancy Faeser. Inédite, le gouvernement le sera aussi dans sa composition politique. Il réunira en effet pour la première fois depuis les années 1950 trois partis: le SPD, les Verts et le Parti libéral-démocrate (FDP). Malgré des programmes électoraux parfois aux antipodes, ces trois formations sont parvenues rapidement à s’accorder sur un programme qui fait la part belle à la protection du climat, la rigueur budgétaire et l’Europe. Christian Lindner, le dirigeant des libéraux et parangon de l’austérité budgétaire, doit d’ailleurs prendre la tête du puissant ministère des Finances.
Crise sanitaire
À peine installés dans leurs nouvelles fonctions, les ministres vont affronter une crise sanitaire d’une ampleur inégalée depuis l’apparition du Covid-19. La flambée épidémique a déjà poussé Berlin à un tour de vis drastique pour les non-vaccinés, bannis des restaurants, lieux culturels et même, dans certaines régions comme Berlin, des magasins. La stratégie du nouvel exécutif repose désormais sur une vaccination obligatoire souhaitée par Olaf Scholz et qui pourrait être adoptée en février ou mars alors que les hôpitaux sont sous tension, notamment en Saxe et en Bavière où la pandémie fait des ravages. L’ancien maire de Hambourg a d’ailleurs décidé de confier le portefeuille de la Santé à Karl Lauterbach, un médecin de formation et chantre de mesures restrictives.
 
La colère de l’ex-RDA
Le nouvel attelage risque toutefois de se heurter à la colère dans l’ex-RDA, région où l’extrême droite a ses fiefs et où une partie de la population se repaît de théories complotistes en rejetant la vaccination. Des échauffourées ont régulièrement lieu lors de rassemblements des opposants aux mesures restrictives. 
 
Remous géopolitiques
Le nouveau gouvernement est également très attendu à l’international en pleins remous géopolitiques avec la Russie et la Chine. Olaf Scholz n’a pas commenté l’annonce par les Etats-Unis d’un « boycott diplomatique » des Jeux olympiques d’hiver de Pékin alors que la nouvelle cheffe de la diplomatie n’a pas exclu d’emboîter le pas de Washington. Annalena Baerbock a également promis d’adopter un ton plus ferme que le gouvernement précédent à l’égard de Moscou au moment où la Russie masse des troupes et des moyens militaires importants aux frontières de l’Ukraine, faisant redouter une agression.
 
Première visite en France
Comme le veut la tradition, Olaf Scholz réservera sa première visite au président français Emmanuel Macron qui devrait le recevoir vendredi. La nouvelle cheffe de la diplomatie, attendue dès jeudi à Paris, participera quant à elle à Liverpool ce week-end à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7.

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