Le coach nordiste s’est confié en marge de la belle victoire du LOSC à Wolfsbourg.
Présent en conférence de presse après la belle victoire du LOSC à Wolfsbourg (1-3) en Ligue des champions, Jocelyn Gourvennec n’a pas caché sa satisfaction après la qualification historique de son équipe pour les huitièmes de finale de la C1.
Sur le plan émotionnel, êtes-vous pleinement satisfait du match de votre équipe ? Cela ressemble au scénario parfait.
C’est vrai que le scénario du match a été parfait par rapport à ce que l’on avait prévu. Au niveau de la composition de l’équipe, dans les changements qui ont été effectués et dans notre capacité à concrétiser, à marquer, à mettre Wolfsbourg sous pression : tout s’est passé comme on l’a voulu. On savait qu’en ouvrant vite le score, ils allaient être fébriles. Et c’est ce qu’il s’est passé. Il y a eu beaucoup de jeu long, beaucoup de centres, ce qui rend parfois l’issue des actions aléatoires. Mais on a globalement été solides, cliniques aussi en marquant trois fois. Je pense même qu’on aurait pu en marquer quatre ou cinq en étant encore plus justes. L’un des leitmotiv dans notre préparation était de garder le contrôle de nos émotions, de ne pas sortir du match, de ne pas tenir compte de l’arbitrage. On est restés focus et la performance collective a été au rendez-vous.
Y a-t-il eu un tournant entre votre phase aller que vous terminez avec 2 petits points et votre phase retour que vous bouclez avec trois succès en autant de rencontres ?
Déjà, on n’est pas sorti de notre projet qui était basé sur six matches. Même si les commentaires ont pu être parfois très négatifs au départ. On savait qu’avec deux points après trois matches, on était quatrième mais avec cette possibilité de revenir dans le coup. Puis on est passé troisième, puis second, puis premier du groupe. La victoire à Séville a été un tournant, il est là le déclic dans la tête des joueurs. Car si tu gagnes à Séville – ce qui est difficile -, tu sais ensuite que tu peux aller au bout.
Cela doit être une fierté pour vous d’offrir au club ce deuxième huitième de Ligue des champions dans son histoire…
Bien sûr, mais c’est ce qu’on avait expliqué aux joueurs : ce soir, le club avait l’opportunité de finir premier de son groupe de C1. C’est aussi historique. Pour les joueurs, après avoir été champions, après avoir gagné le Trophée des champions, après avoir gagné une première fois à Lille en Ligue des champions, ils marquent ce soir davantage l’histoire du club. Ce dernier point, c’était un levier aussi pour dynamiser les joueurs, c’est un moment très important dans l’histoire du club. Offrir un huitième de finale avec un retour à domicile à toutes celles et ceux qui nous suivent depuis longtemps, les supporters, les salariés, les bénévoles, c’est une opération qui marquera l’histoire du club quelque soit le tirage.
À titre personnel, vous avez été critiqué lorsque vous êtes arrivé à Lille. Est-ce une revanche ?
On est toujours critiqué quand on est coach et tout le monde a le droit d’avoir son avis. J’ai signé le 5 juillet et depuis cette date, je suis dans ma bulle. Je n’écoute rien, je ne lis rien et je fais mon travail avec force et conviction. Je veux permettre à Lille de progresser après son titre de champion, on y est. Je vais faire mon travail en me battant tous les jours. J’avais dit en arrivant que je venais d’une région où l’on sait ce que c’est que de se battre et j’officie aujourd’hui dans une région qui sait également ça. Je veux maintenant que l’on continue, que l’on remonte au classement en Ligue 1. On prend un bon chemin qu’il faut que l’on cultive avec beaucoup d’humilité et de détermination. Sur cette phase de poules, je trouve qu’on a fait honneur à la Ligue 1 et à notre titre de champion dans une magnifique compétition qu’est la Ligue des champions. Ça, on ne nous l’enlèvera pas.
La presse italienne annonce avec insistance l’arrivée de Jonathan Ikoné à la Fiorentina cet hiver. Lorsqu’on voit son importance dans le match face à Wolfsbourg, cela paraît difficile de le voir partir. Est-ce que cette qualification en huitièmes pourrait le pousser à rester ?
Je n’en sais rien. Je ne suis pas dans les coulisses. Tous ceux qui me suivent au quotidien savent que je ne m’occupe pas des coulisses, je reste dans la préparation de mon équipe, de mes séances, du management du groupe. Je ne peux pas dire ce qu’il va se passer au prochain mercato. Je n’ai pas de réponse à apporter, c’est plutôt une question qu’il faut poser au président.
Vous n’avez pas le temps de savourer avec la venue de Lyon dès ce dimanche. Mais en enchaînant une troisième victoire de prestige ce mercredi soir, est-ce que cela peut donner une force supplémentaire ?
Ces événements et performances que l’on a fait contre Séville, Salzbourg, maintenant à Wolfsbourg, à Rennes ou même dans des matches que l’on n’a pas gagné à Paris et Monaco, cela doit nous donner de la confiance. Quand on est joueur et que l’on est dans un vestiaire, avoir un sentiment d’estime de soi fait souvent la différence ensuite. Je pense que le groupe est en plein dedans aujourd’hui et si on arrive à garder cette confiance sans tomber dans la suffisance, on va faire de grandes choses.