Ces super-arbres, champions dans la lutte contre le réchauffement climatique, la pollution et les inondations

Dans le contexte actuel de réchauffement climatique, et plus largement, de crise environnementale, les arbres ont un rôle à jouer. Et les scientifiques peuvent nous aider à maximiser les bénéfices que nous pouvons en tirer. L’exemple d’un projet mené à Houston le montre.

Planter des arbres est envisagé depuis quelque temps comme un moyen efficace pour limiter les effets du réchauffement climatique. Encore faut-il savoir où et quels arbres planter, préviennent depuis plus récemment les scientifiques. Et des chercheurs de l’université Rice (États-Unis) se sont posé ces questions. Ils ont conclu que pour la ville de Houston, par exemple, les chênes verts et les sycomores américains peuvent être considérés comme les meilleurs de 17 super-arbres susceptibles de contribuer à rendre l’environnement plus vivable.

Les chercheurs se sont attachés à identifier les arbres qui « fonctionneraient » le mieux dans la ville, tenant compte de leur capacité à absorber le dioxyde de carbone (CO2) et d’autres polluants, de leur tendance à boire de l’eau, de leur aptitude à stabiliser le paysage pendant les inondations ou encore à fournir une canopée pour atténuer la chaleur. Ils ont ensuite identifié les sites les plus appropriés à une plantation.

Pour ce faire, ils ont compté sur des données recueillies au cours de la dernière décennie. Des données de santé, de pollution, etc. Puis ils ont fait appel à des analyses statistiques pour créer des cartes montrant les endroits où des plantations de masse auraient le plus fort impact. Et pour faire le tri dans l’efficacité des arbres à absorber les polluants, à atténuer les inondations et à refroidir les îlots de chaleur urbains.

Sur ce graphique, les meilleurs super-arbres identifiés par les chercheurs de l’université Rice. Ils sont capables d’aider à lutter contre le changement climatique dans le Grand Houston. © Hopkins, L.P., January-Bevers, D.J., Caton, E.K. et Campos, L.A. (2021), Université Rice

Une méthode transposable

C’est ainsi qu’ils ont mis au rebut la plupart des 54 espèces indigènes. Pour n’en sélectionner que 17. Parmi eux, le chêne vert, extrêmement efficace à absorber les pollutions en tout genre. Le sycomore américain, quant à lui, excelle à contenir les inondations et à créer des zones d’ombre.

Tous les deux, ainsi que l’érable rouge et le chêne à feuilles de laurier s’avèrent intéressants en matière d’élimination de la pollution à l’ozone, aux oxydes d’azote, au monoxyde de carbone, au dioxyde de soufre ou encore aux particules fines. Des composés qui peuvent avoir des effets graves sur la santé. Des crises d’asthme sévères, par exemple. Ou même des arrêts cardiaques.

En croisant les informations relatives aux capacités de chaque essence d’arbre avec des données de santé localisant les crises d’asthme ou les arrêts cardiaques liés à la pollution, les chercheurs montrent où il est préférable de planter des super-arbres en priorité. Dans les zones hachurées en rouge. © Hopkins, L.P., January-Bevers, D.J., Caton, E.K. et Campos, L.A. (2021), Université Rice

Une fois ces cartes établies, les chercheurs se sont associés à la ville et à plusieurs partenaires locaux, pour planter plus de 15.000 super-arbres sur 14 sites. Notamment dans des secteurs de la ville plus touchés par la pollution ou les plus en besoin de contrôle des inondations ou de stockage de carbone.

Se basant sur cette expérience, les chercheurs proposent aujourd’hui une stratégie en trois axes transposable à d’autres villes. Objectif : déterminer quels arbres sont les bons à planter, identifier les endroits où la plantation aura le plus d’impact sur la santé et sur l’environnement et s’engager avec la communauté pour faire du projet de plantation une réalité.

« Il est aujourd’hui essentiel de relier les problématiques climatiques aux problématiques de santé publique. Notre projet prouve que l’engagement de personnes de divers secteurs peut conduire en la matière à des stratégies innovantes », conclut Loren Hopkins, spécialiste de l’analyse environnementale, dans un communiqué de l’université Rice.

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