Le président tunisien a prolongé, lundi 13 décembre, la suspension du Parlement qu’il avait décidée en juillet en s’arrogeant les pleins pouvoirs, jusqu’à la tenue de nouvelles élections législatives en décembre 2022. Dans un discours à la nation, Kaïs Saïed a aussi annoncé l’organisation à partir du 1er janvier d’une série de « consultations » populaires portant notamment sur des amendements constitutionnels et électoraux. …
En pleine crise socio-économique et sanitaire et après des mois de blocage politique, Kaïs Saïed, élu au suffrage universel fin 2019, avait invoqué le 25 juillet un « péril imminent » pour limoger le Premier ministre, suspendre les activités du Parlement et reprendre en main le pouvoir judiciaire. En suspendant le Parlement, Kaïs Saïed a effectivement écarté du pouvoir le parti islamiste Ennahda, principale force parlementaire et pilier des coalitions gouvernementales successives depuis la chute du régime de Zine el Abidine Ben Ali, renversé en 2011.
Après deux mois d’incertitudes, il a promulgué le 22 septembre un décret qui officialise la suspension de plusieurs chapitres de la Constitution et instaure des « mesures exceptionnelles », censées être provisoires, le temps de mener des « réformes politiques », dont des amendements à la Constitution de 2014. En octobre, il a nommé une universitaire sans expérience politique, Najla Bouden, à la tête d’un nouveau gouvernement jouissant de prérogatives considérablement réduites
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