Réchauffement climatique en 2021 : les signaux d’alarme sont partout !

L’année qui s’achève aura été perturbée à bien des égards. Sur le plan climatique tout particulièrement. Partout sur le Globe, les catastrophes se sont succédées à un rythme parfois effréné. Les scientifiques, eux, ont continué à apprendre. Pendant que les températures ne cessaient de monter…

Une nouvelle année est sur le point de tirer sa révérence. Une année durant laquelle la Terre nous a plus que jamais envoyé des signaux d’alarme. Prenons quelques minutes pour nous souvenir de quelques-uns des phénomènes météorologiques extrêmes les plus marquants de l’année.

La multiplication des événements météorologiques extrêmes

En juin, une vague de chaleur extrême faisait battre des records de température au Canada. 49,6 °C à Lytton ! Jamais pareille chaleur n’avait été vécue au-dessus de 45° de latitude nord !

En juillet, des pluies torrentielles se sont abattues sur l’Allemagne et la Belgique. Des maisons balayées, mais surtout, des centaines de vies emportées. Et toujours le même responsable : le réchauffement climatique anthropique.

Toujours en juillet, le Bootleg Fire ravageait la côte est des États-Unis. Avec une telle violence qu’il a créé sa propre météo. Le Dixie Fire devenait, quant à lui, le deuxième plus grand feu de forêt de toute l’histoire moderne de la Californie. Des victimes parmi les populations. Et des millions d’arbres et animaux disparus. Des milliers de séquoias géants, notamment. Des arbres centenaires — parfois millénaires — hors normes qui n’ont pas pu résister à l’intensité exceptionnelle de ces incendies malgré leur écorce très épaisse.

Les États-Unis n’ont pas été les seuls à subir les affres des flammes. La Grèce, la Turquie ou encore la Sibérie. Des millions d’hectares de forêt partis en fumée. Des fumées qui s’étirent sur l’ensemble du globe. Y compris jusqu’au pôle Nord. Avec pour conséquence, un pic des émissions de CO2. Et, selon le service Copernicus de surveillance de l’atmosphère, des émissions totales sur l’année de plus de 1.700 mégatonnes de carbone.

En juillet toujours, des pluies diluviennes d’abattaient sur la Chine. L’équivalent d’une année de précipitation tombée en seulement trois jours. Faisant plusieurs centaines de victimes.

En septembre, une tempête frappait durement la côte nord-est des États-Unis. Des pluies torrentielles, des inondations éclair, des dégâts importants et trop de victimes. « La crise climatique est à notre porte », commentait alors Joe Biden, le président américain.

En décembre, plus de 50 tornades ont balayé les États-Unis. Un phénomène d’une rare violence. Des villes presque entières ont été rayées de la carte. Et des débris s’élevant parfois jusqu’à 9.000 mètres d’altitude. Quelques jours plus tard seulement, une impressionnante tempête sèche, un Dust Bowl, avec des rafales à plus de 170 kilomètres-heure.

Une quantité impressionnante d’événements climatiques extrêmes pour une seule année. Des catastrophes qui auront coûté la bagatelle de 221 milliards d’euros. C’est près de 25 % de plus que ce que les événements météo extrêmes avaient coûté en 2020 !

La ville de Coblence (Allemagne) pendant les inondations de l'été 2021. © EKH-Pictures, Adobe Stock

Giec, un rapport sans équivoque

Et en juillet 2021, une étude montrait que depuis le début de ce siècle, les températures extrêmes ont été à l’origine, directement ou indirectement, de quelque 5 millions de morts prématurées par an. Un chiffre qui pourrait fortement augmenter d’ici le milieu ou la fin de notre siècle.

Autant d’exemples qui viennent tristement soutenir le 6e rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) publié au cœur de cet été 2021. Il montre clairement que le climat change aujourd’hui plus rapidement que les scientifiques l’attendaient. Et que c’est entièrement de la faute des Hommes. Il confirme par ailleurs, entre autres que, dans ce monde qui se réchauffe, nous devons nous attendre à des événements extrêmes plus fréquents et plus violents. Début 2022, le Giec devrait publier d’autres de ces travaux qui présenteront dans le détail, les impacts attendus ainsi que des pistes de solutions.

Le brouillon qui avait filtré dans le courant du mois de juin dernier exposait une situation critique. Avec un réchauffement de +1,1 °C déjà, les premiers effets se font ressentir. Les phénomènes météorologiques extrêmes évoqués plus haut. Mais aussi une baisse de la production et des rendements de certaines céréales ou d’autres denrées alimentaires. Une dégradation de la santé des populations due à la multiplication des maladies. Un cycle de l’eau perturbé. Et une montée du niveau de la mer.

L’Arctique et l’Antarctique dans la même galère

Là aussi, plus rapidement que les chercheurs ne le pensaient. De 20 centimètres déjà depuis 1900 et à un rythme qui a triplé ces 10 dernières années. En cause, principalement : la fonte des glaces. Car tout au long de l’année, les scientifiques nous ont aussi alertés sur ce point. Du côté de l’Arctique tout autant que ce celui de l’Antarctique, la situation est critique.

Dans la région du pôle nord, celle que les chercheurs appellent « la dernière zone de glace » — une région qui concentre la glace la plus épaisse et la plus ancienne de l’Arctique — apparaît désormais menacée. L’été, sa superficie a été divisée par deux depuis le début des années 1980. Une triste nouvelle pour les morses et les ours polaires, notamment, pour lesquels cette « dernière zone de glace » constitue un refuge.

L’Antarctique, de son côté, serait proche de son point de basculement. Si nous ne parvenons pas à infléchir la trajectoire de nos émissions, il serait en effet atteint dès 2060. Et les scientifiques nous annoncent des conséquences irréversibles à l’échelle de plusieurs siècles.

Il y a quelques semaines seulement, une équipe confirmait que la région pourrait être en train de vivre un basculement. Avec de plus en plus d’icebergs géants qui se détachent de la banquise. Et tout l’Antarctique qui menace de s’effondrer. En une décennie seulement…

COP26, un engagement insuffisant

En septembre, le rapport United in Science 2021 coordonné par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) annonçait que nous sommes désormais engagés sur la voie d’un réchauffement de +2,7 °C. Avec des conséquences qui seront, évidemment, catastrophiques. « Le temps presse », alertait alors Antonio Guterres, secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU).

En fin d’année, les représentants de 200 pays étaient réunis à Glasgow (Écosse) pour trouver un accord qui permettrait d’accélérer enfin la lutte contre le réchauffement climatique. Beaucoup se sont engagés à atteindre au plus vite la neutralité carbone. Mais à l’occasion de cette 26e COP (Conférence des parties signataires de la Convention-Cadre de l’Organisation des Nations unies sur les changements climatiques), certains, la Chine et l’Inde en tête, ont âprement défendu les intérêts des énergies fossiles. Du charbon notamment. Et finalement, le texte adopté manque clairement d’ambition.

Alors qu’il n’a été question, tout au long de la COP26, que de limiter le réchauffement à +1,5 °C, le compromis trouvé n’assure finalement même pas le respect de l’objectif fixé par l’Accord de Paris. Celui de limiter le réchauffement climatique à +2 °C ! Or les scientifiques en sont maintenant convaincus, en matière de climat, chaque dixième de degré compte. Il influe sur les extrêmes, aussi bien de température que de précipitations. Et fait reculer la limite des zones qui seront submergées pas la fonte des glaces, par exemple. Il sera plus difficile et plus coûteux de s’adapter à un réchauffement de +2 °C qu’à un réchauffement de +1,5 °C.

Jean Jouzel n’hésitait pas, au début du mois de décembre 2021, à parler d’échec de la COP26 sur les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais soulignait toutefois des avancées positives concernant la déforestation, la prise en compte du méthane et les transports. Selon le climatologue, les engagements devraient tout bonnement… être multipliés par trois !

Au cours de cette année écoulée, quelques bonnes nouvelles tout de même. Comme celle venue de chercheurs britanniques qui avancent qu’il existe aussi des points de basculement positifs, des changements transformationnels qui pourraient nous aider à gagner la guerre contre le réchauffement climatique.

Plus généralement, les scientifiques soulignent aujourd’hui la nécessité de non plus seulement vouloir « soulager les symptômes du réchauffement climatique », mais de s’attaquer à sa cause profonde : la surexploitation de la Terre« Pour assurer la durabilité de notre civilisation. 

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