Au Burundi, le nombre de personnes contaminées par la Covid-19 est en forte hausse, sans que les autorités n’arrivent à expliquer pourquoi précisément. « Un lundi soir, j’ai senti une douleur que je n’avais jamais sentie, dans la tête il y avait quelque chose qui n’allait pas », raconte Simon Kururu, un sexagénaire. « Quand je me touchais la tête, on aurait dit qu’il y avait des épines. Le lendemain, je suis allé me faire tester et j’étais positif. »
Relâchement des mesures barrières
Face à cette recrudescence, les centres de dépistage sont passés de trois à neuf dans la ville de Bujumbura. Au centre de l’hôpital universitaire Roi Khaled, de nombreuses personnes viennent se faire dépister. L’explosion des cas positifs s’expliquerait par un moindre respect des mesures de protection et la police avoue elle-même que ses agents étaient moins focalisés, ces derniers temps, sur la surveillance des comportements à risque.
« Nous avons constaté une augmentation des cas testés positifs à la maladie ces derniers jours alors qu’il y a quelques mois les chiffres avaient sensiblement diminué. », confirme Sylvie Nzeyimana, la ministre chargée de la santé. Pour autant, les autorités ne savent pas dire si la hausse du nombre de cas est due au variant omicron.
« Gestion catastrophique de la pandémie »
Des lacunes dans les services de santé et la gestion de la pandémie qui irritent certains. Simon Kururu, coach dans la promotion de la santé, parle même de gestion « catastrophique ». « Les églises sont pleines, elles ne se gênent pas de rassembler des milliers de fidèles sans protection », s’emporte-t-il. « Quand on regarde les meetings politiques, les fêtes familiales dans cette période de grande pandémie, etc… Nous sommes des irresponsables parce qu’il n’y a aucune mesure de protection et de prescription mise en place comme il faut. » Des boîtes de nuit et des saunas ont de nouveau été fermés. Mais les cabarets, les églises et les marchés fonctionnent normalement. Le Burundi figure parmi les derniers pays au monde pour ce qui concerne la vaccination contre la Covid-19, avec un taux de moins de 1%.Après la contamination, les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre. « Je sentais une fatigue intense avec des difficultés respiratoires, j’avais aussi une fièvre et des douleurs au niveau des muscles, des maux de tête et une perte de goût », raconte Mathias Ntibarikure, trente ans, qui a été malade il y a environ huit mois. « J’avais encore l’odorat mais j’avais perdu le goût de la nourriture. Je sentais aussi un malaise intense. ».
Augmentation des cas dans toute l’Afrique
Sur tout le continent, le nombre de cas est en forte hausse. « Il y a un mois à peine, le continent enregistrait son plus faible nombre de cas depuis 18 mois », disait, mardi, le patron de l’Organisation mondiale de la santé Tedros Adhanom Ghebreyesus. Avant de poursuivre : « Mais la semaine dernière, l’Afrique a signalé le quatrième plus grand nombre de cas en une seule semaine jusqu’à présent. »
Face à cela, le Kenya durcit considérablement ses règles face à cette pandémie : les habitants et habitantes devront désormais montrer une preuve de vaccination contre la Covid-19 pour utiliser les transports publics ou accéder à des bâtiments officiels. La règle est aussi en vigueur dans les bars ou les hôtels. Là-bas aussi les cas explosent. Le taux de possitivité était de près de 30% mercredi, contre 1% début décembre. Le Nigeria a lui détruit plus d’un million de vaccins périmés. Moins de 3% de la population seulement est vaccinée sur place, et les cas repartent là haussi à la hausse. Les autorités appellent au strict respect des règles sanitaires, notamment en cette période de fête de noël dans les communautés catholiques.
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