Noël au Maroc : Opportunité festive et commerciale

Noël à Casablanca, les vitrines de quelques magasins s’égayent de guirlandes. Opportunité commerciale, influence européenne ou envie de s’amuser, ceux qui fêtent Noël l’adaptent à leur convenance.

«Vous voulez un sapin ?», propose un vendeur aux passants curieux. Parmi les habituels fleuristes du Maarif, quartier central de Casablanca, certains vendent des sapins – ou des longues branches touffues de cyprès qui feront office de sapin pour les moins regardants – depuis le début du mois de décembre. Les couleurs de Noël ont fait lentement leur apparition dans les vitrines de certains magasins, particulièrement les franchises d’enseignes européennes.

«Nous vendons beaucoup plus à cette période de l’année que le reste du temps», estime Youssef, vendeur dans la boutique Swatch du quartier. Des sapins auxquels ont été suspendus de fausses montres en papiers encadrent l’entrée du magasin. «Nous faisons une décoration particulière pour Noël et la Saint Valentin», explique Hassani, vendeuse dans une boutique de lingerie féminine «Lingerie Valège-Paris», au Twin Center de Casablanca, depuis 8 ans. Les guirlandes encadrent ses vitrines où les plus jolis dessous rouge carmin s’exposent.

Surtout pour faire plaisir aux enfants

Le Noël commercial n’a rien de tapageur. Dans la vitrine du magasin de jouets «La Grande Récré», les décorations commencent seulement à être installées. «Depuis l’ouverture du magasin, en 2005, notre chiffre d’affaires, à la période de Noël, est allé en augmentant, mais cette année nous n’avons pas encore eu beaucoup de clients», note Khalid, l’un des vendeurs. Dans les allées du magasin, H.J., la quarantaine, étudie attentivement un grand jouet Hello Kitty. «Je suis venu acheter des cadeaux de Noël pour mes deux enfants, explique-t-il en anglais, lui qui a vécu aux Etats Unis. Cette fête n’a rien de religieux, c’est simplement l’occasion de célébrer en famille, d’offrir des cadeaux aux enfants.»

Comme H.J., ceux qui fêtent Noël au Maroc ont souvent des liens plus étroits que d’autres avec l’Europe ou l’Amérique du Nord. Mohamed est un grand père heureux, il revient de France où vit sa fille. «Elle me reproche encore aujourd’hui de lui avoir dit que le père Noël n’existait pas, s’amuse-t-il. Tant que mes deux enfants étaient petits, il y avait un sapin et des cadeaux pour eux chaque année à Noël.»

Ryme et Soukaina, 16 et 17 ans, estiment qu’elles sont occidentalisées parce qu’elles étudient au lycée français de Casablanca.

«Nous fêtons Noël en famille ou entre amies avec le sapin, la bûche, les décorations …, mais nous ne le faisons pas systématiquement chaque année et surtout nous choisissons le jour qui nous arrange. Si Noël tombe un dimanche, nous ferons la fête samedi soir, parce que c’est plus pratique.» 

L’occasion de faire la fête

Pour les jeunes gens, Noël et jour de l’an fusionnent aisément, défiant toute tradition. Un leitmotiv : l’opportunité de faire la fête. «Avec des amis chrétiens du Ghana, de Côte d’Ivoire, de Belgique, nous nous faisons souvent une soirée dans un hôtel quatre étoiles, le 31 décembre, et nous nous offrons les cadeaux que nous avons commandé», raconte Akram, commercial à Casablanca.

Halima, 24 ans, étudiante et sa sœur Mounia, 29 ans, conseillère dans un centre d’appel, se réunissent en famille le 31 décembre. «Il y a un sapin, la bûche, comme en France et nous nous offrons des cadeaux», décrivent-elles. «C’est mon anniversaire le 20 décembre, alors on essaie de tout faire en même temps», souligne Mounia. «J’en profite aussi pour sortir en boite avec des amies», ajoute Halima.

Asmaa, la quarantaine, se contente d’améliorer le repas, le jour de Noël, mais lance en souriant «nous saisissons toutes les occasions de nous faire plaisir, toutes les fêtes nationales, religieuses ou étrangères sont bonnes à prendre !»

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