Des extrémistes hindous appellent au massacre des musulmans lors d’un rassemblement en Inde: une enquête est ouverte

La police indienne a annoncé vendredi l’ouverture d’une enquête concernant des appels répétés au massacre de la minorité musulmane proférés lors d’un rassemblement public par des extrémistes hindous.
 
Une vidéo, dont l’AFP a confirmé l’authenticité, montre notamment une femme s’adressant à une foule lors d’un rassemblement début décembre dans la ville sacrée hindoue de Haridwar (nord), et l’encourager à tuer des musulmans. « Même si seuls cent d’entre nous devenons soldats et tuons deux millions d’entre eux, nous serons victorieux… Ce n’est qu’en persistant dans cette voie que vous serez capables de protéger sanatana dharma (la loi éternelle) », lance-t-elle, en employant le terme par lequel de nombreux hindous désignent leur religion. La femme appelle également à « prier pour Nathuram Godse », l’extrémiste hindou assassin en 1948 du Mahatma Gandhi, père de l’indépendance de l’Inde.
 
Au moins un membre du Parti Bharatiya Janata (BJP) du Premier ministre indien Narendra Modi assistait à ce rassemblement. Le BJP (« Parti indien du peuple »), une formation nationaliste hindoue, est accusé depuis son arrivée au pouvoir en 2014 d’encourager la persécution des musulmans et d’autres minorités, ce qu’il nie.
 
Un député musulman, Asaduddin Owaisi, a estimé sur Twitter que les propos contenus dans la vidéo constituaient « un cas clair d’incitation au génocide ».
Le gouvernement indien n’a fait aucun commentaire.
 
“Nettoyage”
Un autre orateur lors du rassemblement, Prabodhanand Giri, le chef d’un groupuscule hindou qui se fait souvent photographier aux côtés d’éminents membres du BJP, a pour sa part appelé au « nettoyage » et exhorté ses auditeurs à « être prêts à mourir ou à tuer ». « Comme en Birmanie, la police, les politiciens, l’armée et tout Hindou en Inde doivent prendre les armes et faire ce nettoyage. Il ne nous reste aucune autre option », dit-il.
 
Un troisième orateur sur la vidéo dit regretter de ne pas avoir tué le précédent Premier ministre, le membre du Parti du Congrès (actuellement dans l’opposition) Manmohan Singh, premier Sikh à avoir accédé à la tête du gouvernement indien.
 
Le BJP nie avoir l’intention de transformer l’Inde officiellement laïque et plurielle en un État purement hindou. Mais de nombreux membres des communautés musulmane et chrétienne en Inde disent faire l’objet d’attaques et de menaces depuis l’arrivée au pouvoir de M. Modi.
 
La police de l’Etat d’Uttarakhand, où s’est déroulé le rassemblement, a déclaré à l’AFP être en train « d’enquêter sur l’affaire ». « Des mesures strictes seront prises contre les coupables », a-t-elle affirmé.

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