Dans un discours télévisé, le président libanais Michel Aoun a déclaré que le Liban, qui traverse une crise économique sans précédent depuis 2019, aurait besoin de « six à sept ans » pour s’en sortir. Quelques jours auparavant, le gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé, affirmait que le Liban avait besoin de 12 à 15 milliards de dollars pour relancer son économie.
Le président libanais Michel Aoun a déclaré, vendredi 24 décembre, que le Liban aurait besoin de « six à sept ans » pour sortir de la crise.
Le Liban traverse, depuis 2019, une crise économique sans précédent, l’une des pires dans l’histoire du monde depuis 1850, selon la Banque mondiale. Dans le pays, où le salaire minimum ne dépasse pas les 25 dollars sur le marché noir, quatre Libanais sur cinq sont considérés comme pauvres, selon l’Organisation des Nations unies.
Dans une interview donnée mardi à l’AFP, le gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé, a estimé que le Liban avait besoin de 12 à 15 milliards de dollars pour relancer son économie.
« La quote-part du Liban au Fonds Monétaire International (FMI) est de 4 milliards de dollars », mais d’autres pays ou des institutions financières pourraient contribuer à aider le Liban à atteindre la somme de « 12 à 15 milliards de dollars » nécessaire pour « relancer son économie », a-t-il notamment expliqué.
En novembre, le gouvernement libanais a repris les discussions avec le Fonds monétaire international (FMI), mais n’a pas encore entamé les réformes demandées par la communauté internationale pour venir en aide au Liban.
30 000 livres libanaises pour un dollar
Lourdement endetté, le Liban a annoncé en mars 2020 le premier défaut de paiement de son histoire. Depuis, les réserves obligatoires en devises étrangères du Liban ont chuté à 12,5 milliards de dollars, une baisse de plus de 50% depuis le début de la crise économique en 2019.
« Les réserves obligatoires atteignent aujourd’hui environ 12,5 milliards de dollars » (environ 11,06 milliards d’euros), a déclaré mardi Riad Salamé, qui a précisé que cette institution était capable de maintenir le système de subventions pour « six à neuf mois » supplémentaires.
Après avoir entièrement levé les subventions sur les carburants, les autorités réduisent progressivement les subventions sur les médicaments et la farine, alors que la livre libanaise a perdu 90% de sa valeur sur le marché noir.
Fixée officiellement depuis 1997 au taux de 1 507 livres pour un dollar, la monnaie nationale a atteint un taux de change record d’environ 30 000 livres pour un dollar en décembre sur le marché noir.
Bien qu’il ait aidé le pays à maintenir une « bonne situation socio-économique pendant 27 ans, ce taux n’est plus réaliste », a jugé Riad Salamé.
Le Liban avait entamé en mai 2020 les premières négociations avec le FMI qui ont fini par dérailler deux mois plus tard. Ces discussions sont toujours au stade du diagnostic de la situation financière, a indiqué Riad Salamé : « Le Liban n’a pas encore présenté de plan au FMI ».
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