CAF : Véron Mosengo-Omba, l’ombre de la Fifa

« CAF, machine à scandales » (3/3). Jamais la Fifa ne s’était montrée aussi attentive au football africain que ces dernières années. Impliquée de près ou de loin dans de nombreux dossiers, l’instance dirigée par Gianni Infantino est soupçonnée d’entrisme au sein de la CAF. Son principal relai : Véron Mosengo-Omba, secrétaire général de la confédération.

Il est arrivé à l’Hôtel Hilton de Yaoundé le 8 décembre dernier, flanqué d’un garde du corps et de quelques collaborateurs. Revoilà Véron Mosengo-Omba au Cameroun, après le choc provoqué par son communiqué comminatoire du 17 novembre dernier. « L’état d’avancement des extérieurs du stade d’Olembé, dont la livraison est promise pour le 30 novembre 2021, semble sans progrès depuis ma dernière visite datant du 22 octobre », avait alors écrit le secrétaire général de la Confédération africaine de football (CAF).

Les autorités camerounaises avaient peu goûté de se faire remonter les bretelles par une CAF qui, il y a seulement quatre ans, sous la présidence du pusillanime Issa Hayatou, aurait privilégié le secret des cabinets ministériels pour faire passer le message. Autres temps, autres mœurs, la nouvelle administration de l’instance, tenue fermement par « Véron », embouche le mégaphone pour menacer de délocaliser le match d’ouverture dans un autre stade.

Après l’incident, le Suisse né en République démocratique du Congo (RDC) aurait pu se faire discret et n’arriver que la veille de l’ouverture de la CAN. Mais il a préféré revenir un mois avant. Officiellement pour se rendre compte de lui-même de l’état d’avancement des préparatifs. Mais pour certains observateurs, il n’était pas anodin de le voir débarquer à trois jours de l’élection du président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). Finalement élu le 11 décembre, l’ancien footballeur Samuel Eto’o l’a emporté face à Seidou Mbombo Njoya, président sortant et, surtout, vice-président de la CAF, soutenu par Mosengo-Omba et le patron de la Fifa, Gianni Infantino. Mosengo-Omba aurait-il cherché à s’immiscer au profit de la Fifa dans le processus électoral d’une fédération nationale ?

Mise sous tutelle

Si le soupçon existe, c’est que Mosengo-Omba est perçu comme l’homme lige d’Infantino. Pour de nombreux analystes, sa nomination au poste de secrétaire général de la CAF n’a fait que renforcer l’emprise de la Fifa sur l’instance africaine.

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