Ancien numéro 2 de LR où il était progressivement tombé en disgrâce, Guillaume Peltier a rallié dimanche le candidat d’extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour, « seul candidat de la droite » selon lui, en taclant sévèrement Valérie Pécresse.
« J’ai pris la décision de soutenir le seul candidat de la droite, le seul candidat fidèle aux valeurs du RPR, le seul candidat capable de battre Emmanuel Macron parce que capable de rassembler tous les électeurs de droite », a affirmé le député du Loir-et-Cher à Cnews et Europe 1.
« Je veux que la France reste la France », et « il est urgent que la majorité silencieuse se lève et prenne le pouvoir face à la tyrannie des minorités », a-t-il également expliqué dans un communiqué, en appelant à l' »union de tous les électeurs de droite ».
Guillaume Peltier, qui s’est présenté comme « l’un des capitaines de cette aventure extraordinaire » aux côtés de l’ex-polémiste, devrait être nommé porte-parole de la campagne d’Eric Zemmour, a-t-on appris dans l’entourage du candidat. L’ex-polémiste a lui salué « un tournant » avec ce soutien.
Dès dimanche, Guillaume Peltier a durement critiqué Valérie Pécresse, qui n’a selon lui « aucune chance de l’emporter ».
M. Peltier a aussi assuré que sa présence aux côtés d’Eric Zemmour l’aiderait dans la collecte de parrainages, car « à travers quinze ans d’engagement politique, je connais un certain nombre d’élus ».
Côté LR, les réactions ont été immédiates: le président du parti Christian Jacob a annoncé dans un tweet son exclusion du parti, et le patron des députés Damien Abad lui a intimé de quitter le groupe LR pour siéger avec les non-inscrits – ce qu’il fera désormais.
Le camp Pécresse a lui multiplié les condamnations face à « l’opportunisme » et la « trahison » d’un « transfuge ». Sa porte-parole Agnès Evren a loué auprès de l’AFP une « saine clarification ».
– « Malédiction » –
« Son idéologie extrémiste n’a pas sa place au sein de la droite républicaine », a estimé le député Guillaume Larrivé.
Guillaume Peltier « a commis une faute lourde », a estimé Eric Ciotti, proche conseiller de Valérie Pécresse, et qui avait reçu le soutien de Guillaume Peltier lors des primaires. Avant lui, le député du Loir-et-Cher avait soutenu Xavier Bertrand.
Ancien du Front national passé chez Philippe de Villiers au début des années 2000, Guillaume Peltier, ancien porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, avait déjà perdu sa place de vice-président de LR en décembre, après un tweet admiratif envers Eric Zemmour.
Avant cela, il avait été déchu de son poste de numéro 2 fin mai après avoir assuré « porter les mêmes convictions » que le maire de Béziers Robert Ménard, proche du RN.
L’autre candidate à l’extrême droite Marine Le Pen (RN) a vilipendé M. Peltier, qui « aura coché toutes les cases, aura fait tous les mouvements politiques ».
« Là où Peltier passe les campagnes trépassent » et « Eric Zemmour devrait croiser les doigts car je ne suis pas sûre qu’il puissse échapper à la malédiction Peltier », a-t-elle ajouté, pronostiquant que son rival « terminera en dessous de 10% » au premier tour de la présidentielle.
Marine Le Pen a révélé au passage que M. Peltier avait aussi « tapé à la porte » du RN il y a un mois tel un « chien perdu sans collier ».
Le ministre MoDem Marc Fesneau, du même département que M. Peltier, a aussi étrillé sur Twitter un « retour à la maison mère, au terminus des prétentieux, des ambitieux et des opportunistes ».
Guillaume Peltier « va probablement en éclaireur » auprès d’Eric Zemmour, a jugé sur BFMTV le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, qui voit dans ce départ le symptôme « d’un problème d’autorité et de ligne chez les LR ».