Face aux sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA, le gouvernement malien a réagi en appliquant le principe de la réciprocité. C’est la teneur du communiqué du gouvernement lu sur les antennes de la télévision nationale par le ministre porte-parole du gouvernement, le Colonel Abdoulaye Maïga.
-maliweb.net- Le bras de fer est désormais engagé entre la CEDAO et le Mali. Excédées par les sanctions de la CEDEAO qu’elles « jugent illégales et inhumaines », les autorités maliennes décident d’appliquer le principe de la réciprocité, selon un communiqué lu tard dans la soirée du dimanche 09 au lundi 10 janvier sur les antennes de la télévision par le ministre porte-parole du gouvernement, le Colonel Abdoulaye Maïga.
Dans sa missive, le gouvernement rejette catégoriquement les sanctions prises par la CEDEAO à l’encontre du Mali. En réaction et en guise de réciprocité, le Bamako rappelle ses ambassadeurs accrédités dans les pays membres de la CEDEAO et ferme ses frontières terrestres et aériennes avec les Etats concernés, quitte à isoler davantage le Mali.
Le gouvernement du Mali se « réserve le droit de réexaminer sa participation à la CEDEAO et à l’UEMOA », a laissé entendre le ministre Maïga vêtu pour la circonstance en treillis militaire. Ce qui en dit long sur la détermination du gouvernement à en découdre avec les 02 organisations sous-régionales.
Une instrumentalisation des organisations sous régionales
Aussi le gouvernement du Mali dit « regretter que les organisations sous-régionales se fassent instrumentaliser par des puissances extrarégionales aux desseins inavoués ». Puisque selon le gouvernement, « ces sanctions tombent à un moment où les forces de défense et de sécurité engrangent des résultats spectaculaires sur le terrain dans la lutte contre le terrorisme ». Ce qui selon le Colonel Maïga « n’est pas arrivé depuis une décennie ». Des propos qui laissent transparaître un complot contre le pays. C’est d’ailleurs la vision largement partagé par les maliens qui voient la main des puissances occidentales derrière la crise qui secoue le pays depuis 2012.
Enfin, le Colonel Maïga estime que les mesures prises par les 02 organisations contrastent avec les efforts fournis par le gouvernement et sa disponibilité au dialogue en vue de trouver un compromis avec la CEDEAO sur le chronogramme des élections. Le gouvernement malien qui avait proposé un chronogramme de 05 ans s’était ravisé en faisant une contre-proposition. Ce qui n’a pas satisfait les Chefs d’Etat des organisations sous régionales.
Il faut rappeler que ce communiqué du gouvernement intervient quelques heures après le communiqué final des sommets des Chefs d’Etat de la CEDEAO et de l’UEMOA tenu à Accra au Ghana. Au desquels, les 02 organisations sous régionales ont décidé de lourdement sanctionner le Mali avec le gel de ses avoirs à la BCEAO et la fermeture des frontières avec Bamako. Ce qui met de facto le Mali sous embargo.
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